Irrésistible crowd-pleaser, The Peanut Butter Falcon est un film qui s’écoute aisément grâce à son sujet traité avec délicatesse et légèreté, mais aussi la force indéniable de sa distribution, n’en déplaise à ce petit je-ne-sais-quoi qui aurait pu l’élever à un cran plus mémorable. Il est néanmoins disponible en DVD, pour que tous puissent le savourer.
Les laissés-pour-compte ont toujours la cote dans toutes les formes d’art, puisqu’il fait bon de s’intéresser à ceux qu’on ignore habituellement. The Peanut Butter Falcon de Tyler Nilson et Michael Schwartz, pour leur premier long-métrage, va un cran plus loin en permettant au jeune trisomique Zack Gottsagen de tenir la tête d’affiche dans son premier rôle au grand écran. Il faut ainsi rendre à César ce qui lui revient, alors que les deux cinéastes ont pondu le scénario original spécialement pour l’offrir à Gottsagen.
Si l’essai ressemble à une version plus fantaisiste et divertissante au trop peu vu, mais pourtant remarquable Short Term 12, il n’en demeure pas moins une écoute qui se fait sans mal. Avec ce film aussi touchant qu’amusant, on se laisse porter par la quête improbable du protagoniste, tout comme des amitiés imprévues qui l’entourent.
C’est que le jeune Zak en a assez de vivre enfermé et rêve de grandeur, lire ici de poursuivre son rêve de devenir lutteur. En cavale, il croisera la route de Tyler, un jeune homme ténébreux qui avait besoin d’un petit quelque chose pour lui redonner goût et foi en la vie. Les deux seront poursuivis par leur propre passé, l’un par une travailleuse sociale qui en a peut-être plus à apprendre qu’elle le croit, et l’autre par des brigands qui aimeraient bien donner une leçon une bonne fois pour toutes.
Au-delà du charisme évident de Gottsagen, on craque pour sa chimie évidente avec Shia Labeouf, qui s’épanouit toujours plus depuis qu’il s’est défait des grosses productions hollywoodiennes. Dakota Johnson continue pour sa part de démontrer tout un instinct pour multiplier les projets dignes de mention alors que la distribution se voit compléter par des noms aussi imposants que Thomas Haden Church, Jon Bernthal, John Hawkes et l’immense Bruce Dern.
Judicieusement co-monté par Kevin Tent, un fidèle de Alexander Payne, le film profite largement de son rythme qui sait garder constamment le public intéressé, tout en ne perdant jamais l’occasion de laisser à la fois l’histoire ou ses personnages respirer. L’ensemble est également rehaussé par une excellente trame sonore, autant dans ses choix musicaux qui ajoutent au sentiment road-trip, que dans ses compositions originales qui vont droit au cœur.
Facilement accessible, comme l’a prouvé son prix du public à South By Southwest, on apprécie que TVA Films, après un beau parcours en salles sombres a sorti l’œuvre sur format DVD avec une traduction française lui permettant de poursuivre sa lancée, sa manière de toucher un large public, tout comme de peut-être pousser les uns et les autres à élargir leur perspective. À noter toutefois que bien qu’indiqués sur la pochette, il n’y a pas de sous-titres anglais pour malentendants.
Bien qu’imparfaite, notamment dans sa manière de ne jamais trop développer sa profondeur, on salue l’œuvre qu’ont livrés Nilson et Schwartz, The Peanut Butter Falcon, un premier film sensible qui sans rien réinventer, nous donne certainement envie de rester à l’affût pour leur prochain projet.
6/10
The Peanut Butter Falcon est disponible en DVD via TVA Films depuis le 14 janvier.