À quelques heures du lancement des premières étapes des primaires démocrates pour désigner un candidat en vue de la présidentielle de novembre – des premières étapes sous la forme des caucus de l’Iowa, les électeurs démocrates se disent particulièrement enthousiastes à propos du processus électoral. Selon un coup de sonde du Pew Research Center, toutefois, ils sont encore loin de s’entendre sur l’identité de la personne qui affrontera Donald Trump.
Ainsi, la grande enquête menée auprès de 10 491 électeurs entre le 6 et le 19 janvier, y compris 5861 électeurs démocrates et indépendants pro-démocrates, indique que moins de la moitié (44%) de ces partisans démocrates s’attendent à ce que leur candidat favori l’emporte lors de l’élection présidentielle de novembre, tandis que 34% n’ont pas voulu répondre, et que 22% jugent en fait qu’une victoire du président Trump est probable.
Du côté des préférences à propos d’un candidat à l’investiture, impossible de s’entendre, pour l’instant, sur l’identité de celui ou celle qui devrait affronter le bouillant locataire de la Maison-Blanche: 26% des répondants démocrates disent souhaiter une candidature de Joe Biden, tandis que 21% des voix vont au sénateur du Vermont Bernie Sanders, 16% à la sénatrice Elizabeth Warren, 7% à Pete Buttigieg, et 5% au milliardaire et ancien maire de New York Michael Bloomberg.
Si Joe Biden semble avoir un avantage chez les électeurs plus conservateurs et modérés, qui représentent la moitié de la base électorale démocrate, écrit le Pew Research Center, on ne retrouve aucun candidat qui se démarque clairement aux yeux des démocrates se disant davantage « libéraux », c’est-à-dire progressistes, ou chez ceux qui se disent particulièrement progressistes. Et les divisions raciales et générationnelles sont bel et bien présentes au sein des électeurs du parti, comme cela était le cas en 2016: M. Biden est en tête chez les démocrates noirs, tandis que les Blancs sont profondément divisés. M. Sanders séduit une bonne partie des jeunes partisans, à l’image de ce qui s’était produit il y a quatre ans, tandis que M. Biden, de nouveau, mène chez les électeurs plus âgés.
Si la base démocrate réussit à s’entendre sur divers enjeux, les questions de politique étrangère, de moyens pour lutter contre les inégalités économiques et les possibles compromis avec les républicains entraînent de profondes divisions chez les militants et partisans.
De fait, la plupart des électeurs démocrates, et ce sans égard à leur candidat favori, sont favorables au fait de rendre l’éducation universitaire gratuite dans les établissements publics, et de mettre sur pied un programme d’assurance-santé universel. Cependant, ces idées ne trouvent une majorité d’adhérents que chez les partisans de Bernie Sanders et d’Elizabeth Warren, révèle encore le coup de sonde.
Quant au délicat dossier d’une éventuelle collaboration avec le Parti républicain, 63% des électeurs démocrates – la proportion est particulièrement importante chez les partisans de MM. Buttigieg (82%), Bloomberg (79%) et Biden (72%) – soutiennent qu’il est important que le candidat du parti cherche à travailler avec les opposants au Congrès et au Sénat, même si cela signifie laisser tomber un objectif souhaité par les démocrates.
Les partisans de M. Sanders et de Mme Warren sont cependant beaucoup moins favorables à une telle collaboration, souhaitant plutôt une forte pression pour faire adopter les politiques souhaitées par le parti, même si cela signifie que le processus sera plus long et ardu.
Les caucus de l’Iowa ne représentent que la première étape officielle du processus de nomination chez les démocrates. Au total, quelque 3979 délégués doivent être attribués en fonction des résultats lors des différents caucus, primaires et autres étapes. Pour l’emporter lors du premier tour de scrutin au cours de la convention démocrate, un candidat doit pouvoir compter sur au moins 1990 de ces délégués.