En ajoutant un soupçon de stratégie à son expérience de FPS, Disintegration parviendra-t-il à se tailler une place dans le monde très compétitif des jeux de tir en ligne? Nous avons eu l’occasion de jouer à sa bêta durant quelques heures, et voici ce que nous en avons retenu.
Les impressions de notre journaliste Hugo Prévost, qui a joué à Disintegration sur PC, sont à lire plus bas. Voici d’abord l’avis de Patrick Robert, qui a joué au jeu sur PlayStation 4.
Devant paraître quelque part à la fin de l’année, Disintegration est développé par V1 Interactive, un studio indépendant composé de vétérans ayant œuvré sur la franchise SOCOM, ce qui explique sans doute son aspect stratégique. Prenant place dans un futur dystopique où le manque de nourriture force une partie de l’humanité à abandonner leurs corps et à greffer leurs cerveaux à l’intérieur d’androïdes, le titre nous fera jouer un rebelle s’opposant à cette fusion homme/machine, mais comme la bêta se concentre uniquement sur l’expérience en ligne, il faudra attendre sa sortie avant de pouvoir juger de la qualité de sa prémisse de science-fiction.
Misant avant tout sur la verticalité, Disintegration nous met aux commandes d’un « Gravcycle », une sorte de moto défiant la gravité qui, sans voler, flotte à une certaine distance du sol. Les contrôles pour monter ou descendre sont assez intuitifs, mais on a davantage l’impression d’être à l’intérieur d’un exosquelette massif que d’un véhicule, et le mouvement général semble un peu plus lent que dans la moyenne des FPS. Le jeu est évidemment encore en développement, mais on est loin de la fluidité d’un Titanfall, ou des envols gracieux d’un Anthem.
On contrôle également trois soldats dans Disintegration. Sur la PlayStation 4, il suffit d’appuyer le bouton R1 pour indiquer l’endroit où l’on désire que nos troupes se déplacent ou l’ennemi à attaquer en priorité. Si cette formule peut avoir ses charmes dans le cadre d’une campagne solo, ça fait beaucoup de manipulation à effectuer dans le feu de l’action, quand on affronte d’autres joueurs en ligne, et toute cette microgestion vient un peu alourdir le rythme, en plus de créer une certaine confusion à l’écran.
La bêta permet d’essayer deux des trois modes de jeux en ligne qui se retrouveront dans l’expérience finale. Le but de « Zone Control » est de prendre le contrôle de trois points stratégiques sur la carte et de les défendre contre ses adversaires. On doit voler des réacteurs et les ramener à sa base dans le mode « Retrieval ». Prenant habituellement une dizaine de minutes à compléter, les matchs sont rapides, et opposent deux équipes de cinq joueurs. Il n’y a que deux cartes à l’essai présentement, l’une proposant une cité en ruines, et l’autre un dépotoir.
Sept équipes sont disponibles dans Disintegration (The Sideshow, Lost Ronin, King’s Guard, Neon Dreams, Tech Noir, Warhedz et The Business). En plus d’être munie d’un arsenal différent, chaque faction possède des niveaux de vitesse, d’endurance et de maniabilité distincts. On ne débloque que des options de personnalisation cosmétiques pour le moment, et il ne semble y avoir ni système d’évolution de personnages ou d’armes, ce qui constitue souvent la motivation principale pour s’adonner à ce genre d’expérience en ligne durant de nombreuses heures.
Disintegration a certainement encore besoin d’être peaufiné avant de pouvoir concurrencer avec les grands joueurs du jeu de tir en ligne, mais vous pouvez vous faire votre propre idée de son expérience, puisqu’une bêta ouverte à tous est disponible aujourd’hui le 31 janvier et demain 1er février. Il suffit de cliquer sur le lien ici-bas pour vous inscrire et le télécharger sur la plateforme de votre choix.
https://www.disintegrationgame.com/beta/
La bande-annonce de Disintegration avait certainement ce petit côté intriguant qui donne envie d’en apprendre davantage. Un monde futuriste, voire post-apocalyptique, des robots, des combats… que demander de plus?
Bien sûr, une bande-annonce est par définition l’équivalent d’une belle installation en vitrine, que ce soit pour vendre des jeux, des films, des séries télévisées, etc. Ceci étant dit, Disintegration semblait offrir des combats asymétriques, possiblement avec quatre joueurs occupant autant de rôles différents au sein d’une même équipe. Les jeux du genre ont eu de la difficulté à percer, ces dernières années, surtout en raison du fiasco d’Evolve, mais le souvenir de Left 4 Dead et de sa suite est suffisamment vivace pour que l’idée semble en valoir la peine.
Il n’est toutefois pas question d’une équipe de quatre joueurs, ici, mais plutôt d’un seul joueur contrôlant des coéquipiers que l’on dirige à l’aide de commandes simples: aller vers un point précis, attaquer un ennemi en particulier, revenir au « poste de contrôle », c’est-à-dire le véhicule aérien dans lequel se trouve le joueur.
L’intérêt de la chose consiste ici à maîtriser suffisamment les différentes habiletés desdits équipiers « asservis » à son véhicule, tout en tentant d’utiliser ses propres capacités pour favoriser l’intérêt commun et tenter de faire gagner son équipe. Tir de précision; escorte rapide, mais peu puissante; artillerie… les spécialisations abondent, et si elles ne dérogent pas nécessairement des classiques du genre, il existe suffisamment de classes différentes pour que l’on n’ait pas l’impression de toujours en revenir à la même chose.
Bien entendu, les deux modes accessibles pour l’instant, soit l’escorte d’un butin à protéger, ainsi que la capture de zones de contrôle, ont déjà été vus de nombreuses fois dans d’autres jeux de tir, y compris dans le très vénérable Team Fortress 2, ou encore dans Overwatch. Disintegration est très attrayant sur le plan visuel, mais ce qui pourrait sauver la mise, ce qui pourrait réellement distinguer le jeu des autres offres en la matière, c’est probablement sa campagne solo, toujours en développement. Les développeurs de V1 Interactive pourraient cependant accoucher de quelque chose ressemblant à la campagne unijoueur de Battlefront 2; il vaut donc mieux ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
Sinon, sur le plan technique, le jeu est fluide, malgré un certain temps d’attente constaté, par exemple, tout juste avant le début d’un match, alors que tous les joueurs sont présents, et les mêlées générales, où une poignée de participants et leurs robots respectifs s’empoignent avec force tirs et explosions, n’ont pas occasionné de ralentissements notables.
Il faudra certainement apprendre à s’y retrouver, justement lorsque les choses deviennent chaotiques. Mais il a fort à parier que Disintegration saura trouver sa niche. Cela dépendra de la version finale du titre, de son prix, et bien sûr de la stratégie de mise en marché. Vendra-t-on le jeu comme un nouveau Overwatch, ou se retrouvera-t-on, ultimement, avec un autre Dreadnought, c’est-à-dire un bien bon jeu, mais qui est coincé dans une logique de jeu gratuit et de microtransactions? Seul l’avenir le dira. En attendant, la beta technique est offerte à tous pour deux jours seulement.
Disintegration
Développeur: V1 Interactive
Éditeur: Private Division
Plateformes: Xbox One, PlayStation 4, Windows (Steam), testé sur PlayStation 4 et sur Steam
Interface et sous-titre du jeu disponibles en français
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