Originaires de Tanger, 14 artistes (12 hommes et 2 femmes) se produisent pour la première fois sur la scène de la Tohu. à Montréal. Acrobates, danseurs, musiciens et chanteurs, ils construisent un pont entre arts populaires et traditionnels, et élan vers la modernité du Maroc contemporain.
Halka représenterait ce cercle que forme spontanément une foule lorsqu’elle est sollicitée pour assister à un spectacle donné par des artistes sur une place publique ou dans une rue quelconque. C’est donc à une sorte de danse urbaine que s’adonne la compagnie du Groupe acrobatique de Tanger, danse qui est l’occasion de faire entendre de la musique et des chants traditionnels, et de montrer des numéros acrobatiques comme des sauts périlleux ou des pyramides humaines.
Ainsi, tout un monde se déploie sur la scène, qui mêle des hommes et quelques femmes, des garçons habillés en tenue décontractées à d’autres en complets vestons ou en costumes traditionnels, qui usent d’instruments de musique ou d’accessoires typiquement marocains et d’objets ordinaires de la vie quotidienne.
La succession de scénettes fait découvrir toute la vie que l’on peut imaginer dans ces groupes hétéroclites : luttes de pouvoir, disputes, réconciliations, mise en avant de talents particuliers, amitiés et solidarité pour les numéros périlleux qui demandent à la fois force et concentration. Des paroles sont lancées, que malheureusement seuls les arabophones peuvent comprendre. Et le tout dégage un sentiment de gaieté, de bonne humeur et probablement aussi d’autodérision vis-à-vis de la société à laquelle ils prennent tous part.
Difficile de se faire une idée précise des enjeux présentés pour qui ne comprend pas les mots et peut-être aussi sans avoir l’expérience de ces spectacles de rue qui perdurent probablement lors de certaines occasions au Maroc. Toujours est-il que le public de la première à la Tohu, largement composé de membres de la communauté marocaine de Montréal, a fait un excellent accueil au spectacle. Et Halka est pour tous les spectateurs une occasion de mettre un peu de soleil du Maroc dans leur hiver montréalais.
Halka, du 29 janvier au 9 février 2020 à la Tohu