Alors que les rumeurs de guerre entre les États-Unis et l’Iran se sont légèrement tues, presque deux semaines après l’assassinat, par Washington, du général iranien Qassem Soleimani lors d’une frappe à Bagdad, et que doit s’entamer le procès de destitution du président Donald Trump au Sénat, les Américains demeurent majoritairement opposé à la façon d’agir de la Maison-Blanche au Moyen-Orient, indique une enquête du Pew Research Center.
Selon le coup de sonde, 48% des Américains jugent que l’assassinat du général à la tête de la Force Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution, était une bonne chose, contre 43% qui affirment le contraire. Cependant, 54% des répondants jugent que l’approche de l’administration Trump envers l’Iran a fait croître les risques de conflit militaire entre Washington et Téhéran.
À peine 17% des personnes interrogées estiment au contraire que les frappes de précision à l’extérieur de l’aéroport de Bagdad a permis d’amoindrir les dangers d’une guerre, alors que 26% des participants croient que le geste n’a pas modifié la situation actuelle.
Quelque 44% des participants au sondage affirment par ailleurs que l’approche de M. Trump et de ses ministres envers le régime des ayatollahs, avec le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien et la réimposition de lourdes sanctions économiques contre Téhéran, a rendu les États-Unis « moins sécuritaires », tandis que 28% sont de l’avis contraire, et que 26% des répondants ont jugé que cela n’avait en rien changé l’état des choses.
Par ailleurs, l’administration Trump souffre d’un important problème de crédibilité dans le dossier iranien, alors que 58% des Américains ayant répondu aux questions du Pew Research Center ont dit faire moins confiance à ce président qu’aux chefs d’État précédents à ce sujet.
En général, les hommes étaient plus favorables au bombardement ayant tué Qassem Soleimani (58%) que les femmes (37%). La division est aussi marquée en fonction de l’âge, alors que les répondants plus âgés étaient plus nombreux à soutenir les « faucons » de l’administration Trump.
Signe de la polarisation quasi-complète de cette frappe, au même moment où le président est englué dans une procédure de destitution, la très grande majorité des républicains, qu’ils soient modérés ou fièrement partisans du Grand Old Party, appuient le président dans ce dossier, alors que la situation est complètement inversée du côté des démocrates.
Pour justifier son geste, qui a entraîné une riposte militaire de l’Iran sous la forme de tirs de missiles contre des bases irakiennes abritant des troupes américaines – tirs qui ont blessé plusieurs soldats américains, a-t-on appris plusieurs jours plus tard –, et la destruction d’un avion ukrainien ayant tout juste décollé de Téhéran après le tir d’au moins un missile de la défense aérienne iranienne, Donald Trump a affirmé que Qassem Soleimani préparait des attaques contre au moins « quatre ambassades » américaines.
Cependant, le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, a confié « n’avoir vu aucune preuve » de telles préparations.
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