Peut-on mesurer le coût des fausses nouvelles? Selon une étude publiée en novembre, la facture mondiale serait de 78 milliards de dollars par an.
L’économiste Roberto Cavazos, de l’Université de Baltimore, qui a effectué ce calcul à la demande d’une firme israélienne de cybersécurité, arrive à ce total en présumant des pertes de 9 milliards par an en raison de désinformations en santé, de 17 milliards en raison de désinformations financières (par exemple, des sites qui publient des articles trompeurs afin de mousser artificiellement la valeur de placements boursiers), de 3 milliards du côté des efforts des plateformes pour renforcer leur sécurité, et de 9 milliards en « gestion de réputation ». Tous ces coûts sont donc des approximations, et la plupart touchent plutôt les compagnies que le simple citoyen. La campagne électorale américaine devrait aussi, si la tendance se maintient, être le théâtre de grosses dépenses pour promouvoir des rumeurs complètement fausses, dans l’espoir qu’elles soient dommageables pour un candidat.
Mais la grande question est de savoir si la facture va continuer d’augmenter: écrire et diffuser des fausses nouvelles est si facile que davantage de gens risquent de s’y mettre; d’un autre côté, il n’est pas impossible que le nombre de gens qui tombent dans le panneau diminue, si les efforts d’éducation et d’information sur la désinformation, portent fruit.
Le Forum économique mondial — appelé aussi Forum de Davos — s’était aussi penché sur la question en 2018, quoique sans essayer de mettre un chiffre, se contentant de ranger la prolifération des fausses nouvelles dans sa liste des grandes menaces internationales.