Un problème qu’on croyait enterré il y a 20 ans vient de resurgir. L’internet ne tombera pas en panne et les ascenseurs ne tomberont pas tout court — comme on le craignait à la veille de l’an 2000 — mais le fameux bogue est bel et bien sur nous, après un délai de 20 ans.
Les dommages ont été limités. Mais les malchanceux sont victimes de la même erreur de jugement qui avait été à l’origine du bogue de l’an 2000: avoir sous-estimé le fait que ces systèmes informatiques seraient encore utilisés, des décennies plus tard.
En 2000, le fameux bogue était en effet le résultat de systèmes programmés à une époque, les années 1960 ou 1970, où la mémoire informatique était chose tellement précieuse qu’on n’avait accordé aux années que « deux chiffres » —d’où la crainte qu’au lendemain du 31 décembre 1999, les ordinateurs s’imaginent qu’on soit à présent le 1er janvier 1900, paralysant une partie de l’infrastructure mondiale. Les programmeurs des années 1960 n’imaginaient pas que leurs systèmes dureraient aussi longtemps, et c’est la même erreur que leurs successeurs ont fait en 1998-1999: une « réparation » de fortune (qui aurait, selon les estimations de l’époque, touché 80% des machines) où les années sont restées avec deux chiffres, en faisant croire à l’ordinateur que 2020 serait l’année du changement de siècle. En d’autres termes, ils ont déplacé le problème de l’an 2000 vers l’an 2020, en présumant que tous les systèmes auraient été changés pour de bon d’ici là.
Ils ne l’ont pas été, ce qui explique que, par exemple, les parcomètres de New York ont cessé d’accepter les paiements électroniques le 1er janvier, des compagnies d’électricité américaines ont envoyé des factures datées de 1920, des caisses enregistreuses en Pologne ont cessé d’imprimer des reçus, et une partie du métro de Hambourg, en Allemagne, a été paralysée, tout comme le jeu vidéo WWE 2K20. Les compagnies concernées ont rapidement transmis des rustines pour corriger les problèmes… mais n’ont pas dévoilé combien de temps elles allaient durer.