Les compagnies aériennes pourraient-elles devenir plus « vertes »? Ça risque d’être difficile pour elles, mais chose certaine, elles ont un intérêt économique à essayer, parce que dans certains pays, l’impact du militantisme écologiste sur les voyages en avion pourrait être en train de se faire sentir.
Selon le New Scientist, les émissions de CO2 de cette industrie ont diminué en 2019 en Suède, aux Pays-Bas et en Allemagne —une baisse que le magazine attribue à la campagne Flygskam, mot suédois signifiant « la honte de prendre l’avion »— et à l’effet Greta Thunberg. Une hypothèse que rejette de son côté le président de l’Association internationale du transport aérien (IATA), qui attribue plutôt la baisse à la faible croissance économique. En Allemagne, ce sont les voyages intérieurs en avion qui ont diminué, alors que les voyages en train ont augmenté.
Mais les compagnies aériennes sentent bel et bien de la pression pour reverdir leur image. Il y a déjà plus d’une décennie que certaines ont commencé à remplacer une partie du carburant conventionnel par du biocarburant: une solution susceptible, en théorie, de réduire les émissions d’au moins 70%. Mais le premier problème est que les biocarburants coûtent encore, à ce jour, trois fois plus cher, et les experts ne voient pas un horizon où ils seront compétitifs. Le second problème en est un d’échelle: après plus de 10 ans, le biocarburant ne représente toujours que 0,01% du carburant des avions. L’IATA vise 2% en 2025… si les gouvernements ajoutent des incitatifs financiers.
Quant à l’avion électrique, il reste un rêve, tant qu’on n’aura pas inventé une technologie permettant d’emmagasiner dans une batterie autant d’énergie que le kérosène peut en fournir… pour un poids égal.
Il faut noter que, bien que l’aviation ne représente que 2 à 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ces chiffres sont voués à grossir: en Chine et en Inde, les vols en avion croissent de 10% par année, contribuant, depuis cinq ans, à une croissance mondiale de 27% des émissions de CO2 attribuables à l’aviation, selon l’IATA.