Si le Canada attire quantité d’immigrants désireux de se trouver un travail, idéalement un emploi correspondant à leur niveau de compétences, le marché de l’emploi n’est pas toujours clément pour ces nouveaux arrivants. À preuve, indique Statistique Canada, l’écart continue de se creuser en ce qui concerne les postes offerts aux immigrants et leur formation académique ou leur expérience professionnelle.
Dans une note d’information publiée vendredi, l’agence fédérale indique ainsi qu’entre 2001 et 2016, le nombre de travailleurs âgés de 25 à 64 ans ayant une formation universitaire a augmenté de 1,7 million, dont 911 000 étaient nés ici. Cependant, le nombre d’emplois nécessitant de telles connaissances n’a progressé que de 857 000, soit un peu moins de la moitié.
Pire encore pour les immigrants, c’est chez les Canadiens nés au pays que 60% de la croissance de ce genre d’emploi s’est concentrée au cours de la période examinée, alors que chez les nouveaux arrivants, on recensait plutôt 70% de la croissance du nombre de postes peu spécialisés, pour seulement 38% de la hausse du nombre de postes hautement spécialisés.
Comme l’indique Statistique Canada, si chez les Canadiens nés ici disposant d’un diplôme universitaire, on a constaté une légère augmentation du taux d’appariement études-profession, le tout accompagné d’une diminution de la surqualification, chez les immigrants récents, toutefois, on observe plutôt « une nette baisse du niveau professionnel, prenant la forme d’un recul massif du taux d’appariement études-profession et de hausses correspondantes des taux de surqualification ».
La situation professionnelle des immigrants s’est donc dégradée de 2001 à 2016, conclut l’agence fédérale.
« L’évolution de la structure industrielle du Canada au cours des deux dernières décennies ne semble pas avoir généré une demande assez forte pour absorber la croissante rapide de l’offre d’immigrants et de personnes nées au Canada ayant une formation universitaire », indique encore la note d’information.
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