L’arrivée au Portugal de l’égérie du climat Greta Thunberg, après deux semaines de voyage sur l’Atlantique, est venu donner le ton, mardi, dans le cadre de la grande conférence internationale sur le climat, la COP25, tenue à Madrid, à quelques centaines de kilomètres de là.
L’adolescente a effectivement complété sa deuxième traversée de l’océan à bord d’un voilier « carboneutre », elle qui s’était d’abord rendue sur le continent américain, l’été dernier, en prévision de la conférence internationale qui était d’abord prévue au Chili. Englué dans la révolte sociale, le petit pays d’Amérique du Sud a plutôt passé le relais à l’Espagne.
Cette présence à venir de la désormais célèbre voix de la « grève pour le climat » va-t-elle permettre aux participants de la COP25 de surmonter les nombreux obstacles qui se dressent devant eux?
Lundi, déjà, les pays présents semblaient vouloir faire preuve de bonne volonté. Venue des États-Unis, la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, avait assuré que malgré le retrait de l’accord de Paris par l’administration du climatosceptique président Donald Trump, « l’Amérique est avec la planète », et que des initiatives locales, régionales et étatiques étaient déjà en place, ou étaient sur le point de l’être, pour lutter contre la catastrophe climatique.
Cette déclaration de Mme Pelosi permettait également d’entrevoir qu’à un an de la présidentielle, les démocrates envisagent toujours de se rallier au consensus international dans le dossier climatique, et qu’un éventuel président démocrate élu à la Maison-Blanche, en novembre 2020, pourrait redevenir signataire de l’accord de Paris.
Parallèlement, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a martelé lundi l’importance, pour l’ensemble des pays de la planète, d’agir immédiatement pour contrer les impacts des changements climatiques.
« D’ici la fin de la décennie à venir, nous serons sur l’un des deux chemins », a déclaré M. Guterres, soulignant que le monde se trouve aujourd’hui à un moment critique de ses efforts collectifs pour limiter le « dangereux réchauffement planétaire ».
L’humanité dispose déjà des outils, de la technologie, des connaissances scientifiques et des ressources pour contrer le changement climatique, a, une nouvelle fois, répété le chef de l’ONU, des propos qui ont été repris sur le site internet de l’organisation internationale. « Mais ce qui me frustre, c’est la lenteur des changements », a-t-il dit, « Nous n’avons pas de temps à perdre », a souligné le secrétaire général, tout en déplorant le manque de « volonté politique ».
Les scientifiques climatiques s’entendent sur l’absolue nécessité de réduire d’au moins 45% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, et de parvenir à la carboneutralité d’ici 2050 afin d’éviter que le réchauffement planétaire ne dépasse pas la moyenne de 1,5 degrés Celsius. Au-delà de cette limite, les impacts de la crise climatique risquent d’être insurmontables, affirment-ils.
« Soit nous mettons fin à cette dépendance au charbon, soit tous nos efforts pour lutter contre le changement climatique seront voués à l’échec », a encore soutenu M. Guterres.
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