Plus d’un quart de milliard de personnes ont quitté leur pays natal et vivent actuellement dans leur nouveau pays d’accueil, a révélé mercredi l’ONU, qui en profite pour dresser un nouveau portrait du phénomène migratoire.
Selon les données publiées par l’Organisation internationale pour les migrations (OMI), ces 270 millions de migrants ne représentent pourtant qu’une infime partie de la population mondiale, soit 3,5% des humains se trouvant actuellement sur la planète. À l’opposé, 96,5% de la population terrestre vit dans le pays où elle est née.
Par ailleurs, selon l’OIM, plus de la moitié des migrants internationaux (141 millions) vivent en Europe et en Amérique du Nord.
« On estime que 52% de ces migrants sont des hommes et que près des deux tiers des migrants cherchent du travail, soit environ 164 millions de personnes », indique encore l’agence onusienne dans un communiqué publié sur le site internet des Nations unies.
Si l’Occident fait rêver les migrants, c’est pourtant en Inde que l’on en trouve le plus, soit 17,5 millions de personnes vivant à l’étranger. Le Mexique se classe ensuite en deuxième position, avec 11,8 millions d’immigrants, suivi de la Chine, avec 10,7 millions. Les données de l’OIM ne précisent toutefois pas si le phénomène migratoire au Mexique est attribuable à sa proximité avec les États-Unis, terre d’accueil par excellence, du moins selon une perspective historique.
D’autres résultats indiquent que le nombre de travailleurs migrants a légèrement diminué dans les pays à revenu élevé – passant de 112,3 millions à 111,2 millions – mais a augmenté ailleurs.
Des immigrants qui n’oublient pas les proches
Qui dit migrants, dit bien souvent aide financière transférée à la famille ou aux proches dans le pays d’origine. Et selon l’OIM, ces sommes sont conséquentes: pas moins de 689 milliards de dollars auraient ainsi été envoyées en 2018.
Les pays ayant le plus bénéficié de ces transferts sont l’Inde (78,6 milliards), la Chine (67,4 milliards), le Mexique (35,7 milliards) et les Philippines (34 milliards), précise l’agence internationale.
« Les États-Unis sont restés le premier émetteur de fonds, avec 68 milliards de dollars, suivis des Émirats arabes unis (44,4 milliards) et de l’Arabie saoudite (36,1 milliards) », ajoute l’OIM.
Les guerres ont par ailleurs jeté un nombre record de migrants sur les routes, alors que les conflits en Syrie, en République démocratique du Congo, au Myanmar, au Soudan du Sud et au Yémen ont poussé plusieurs millions de personnes à fuir leur terre natale et à chercher une nouvelle vie ailleurs.
Pour les deux dernières années, l’OIM fait état de 41,3 millions de personnes ayant dû fuir leur domicile, soit un record depuis le début de la surveillance de ce phénomène, en 1998.
En Syrie, seulement, la guerre a provoqué l’exil de 6,1 millions de personnes.