La planète ira en s’appauvrissant en raison des changements climatiques: selon un rapport publié par The Economist, dans à peine 30 ans, l’économie mondiale aura diminué de 3% sous les projections de base des spécialistes des suites des conséquences des transformations de notre environnement.
Le document intitulé Resilience to climate change? réitère par ailleurs que l’injustice socio-économique actuelle, entre pays développés et économies en développement, se transpose également du côté des « gagnants » et des perdants de la crise climatique: en effet, comme l’ont prouvé de précédentes recherches, ce sont les pays qui sont déjà les plus pauvres qui encaisseront le gros des conséquences des transformations environnementales et climatiques liées à l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. « En ayant des institutions moins bien développées », écrivent les chercheurs de The Economist, « peut à la fois nuire à la croissance économique et exacerber les impacts négatifs des changements climatiques ».
Pour se protéger de ces effets néfastes, les auteurs du document évoquent la construction de barrières océaniques, l’amélioration des structures de stockage de l’eau, la protection des infrastructures énergétiques et publiques, l’accroissement de la qualité des infrastructures agricoles, des prévisions maritimes, ainsi que la mise au point de systèmes d’avertissement pour les industries liées à l’aquaculture.
Toujours selon le rapport, l’Afrique sera le continent le plus touché par les transformations climatiques. On y trouve, écrit-on, des températures moyennes plus élevées et un niveau plus faible de développement économique, deux facteurs qui influent sur l’adaptabilité de cette région du monde. Pire encore, les politiciens africains « éprouvent des problèmes à atteindre leurs objectifs en matière de politiques climatiques ». Et donc, selon un index mis au point par The Economist, l’Afrique obtient une note de 2,5 sur 5 en ce qui concerne sa résilience face aux changements climatiques.
À l’opposé du spectre, sans grande surprise, l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest sont les régions du monde les mieux adaptées aux transformations climatiques. L’Amérique Latine, le Moyen-Orient et l’Europe de l’Est obtiennent ensuite des scores respectifs de 2,8, 2,9 et 3,3 sur 5 pour les années 2021 à 2050. Quant à la région Asie-Pacifique, elle est surtout à risque de perdre ce que The Economist qualifie de « capital physique », en raison des effets des diverses catastrophes naturelles qui ont déjà tendance à ébranler la région à intervalles réguliers.
Des pertes économiques localisées
D’ici 2050, les diverses régions du monde encaisseront une décroissance économique allant de 1,1% pour l’Amérique du Nord à 4,7% pour l’Afrique, en passant par 3,8% pour l’Amérique Latine, 3,7% pour le Moyen-Orient et 2,6% pour la région Asie-Pacifique.
Entre autres exemples de pays en développement qui seront durement affectés, le rapport de The Economist évoque le cas de l’Angola, qui devrait subir une décroissance économique de l’ordre de 6% d’ici 2050, comparativement aux prédictions de base. « Au cours des deux dernières décennies, l’Angola a déjà été largement atteint par l’impact des changements climatiques, sous la forme de sécheresses sévères, d’érosion des sols, de baisse des stocks de poissons, des feux de forêt et des inondations, particulièrement dans le sud du pays. »
Les experts évoquent une diminution de la productivité agricole dans ce pays, soit le secteur de l’industrie qui emploie la plus grande proportion de la population active. « L’effet de domino sur la croissance économique et la consommation personnelle sera importante. » Voilà pourquoi l’Angola obtient un score de 1,2 sur 5 en matière d’adaptabilité aux changements climatiques, précise le rapport de The Economist.