Simplement intitulé Call of Duty: Modern Warfare, le plus récent volet de la méga-franchise d’Activision s’offre un reboot en bonne et due forme avec un jeu de tir qui, sans aller aussi loin que Spec Ops: The Line, tente de mettre un visage humain sur la guerre.
Je ne suis probablement pas le plus représentatif des amateurs de Call of Duty, mais j’ai toujours davantage apprécié les campagnes spectaculaires proposées par la franchise que son expérience en ligne, qui peut parfois prendre les allures d’une pénible torture quand on est un joueur occasionnel devant affronter des adversaires qui passent leurs journées dans le jeu et connaissent chaque carte par cœur. J’ai donc été assez surpris de voir le plus récent Modern Warfare délaisser les séquences d’action à grand déploiement et le côté « Michael Bay du jeu vidéo » en faveur d’une approche beaucoup plus mature et émotive, un changement qui ne fera peut-être pas l’unanimité, mais que j’ai personnellement énormément apprécié.
L’arme à gauche
À la base, l’intrigue de Call of Duty: Modern Warfare ne sort pas beaucoup des sentiers battus, et ressemble à la plupart des films d’action contemporains. La campagne s’articule autour d’un groupe islamiste radical nommé Al-Qatala qui, après avoir volé une cargaison de gaz chimiques aux Russes, multiplie les attentats meurtriers à travers l’Europe. S’étirant sur une quinzaine de chapitres, le titre nous fait jouer à tour de rôle un agent de la CIA simplement nommé Alex, ainsi que Kyle Garrick, un sergent du SAS britannique, deux hommes dont les chemins finiront évidemment par se croiser lors de leur traque pour mettre la main sur le chef de cette organisation terroriste, connu seulement sous le nom du « Loup ».
Au lieu de simplement glorifier la violence, la campagne de Call of Duty: Modern Warfare pose un regard critique sur les horreurs de la guerre, de l’attentat terroriste à Piccadilly Circus où il faut éviter de faire des victimes civiles, en passant par une fusillade au beau milieu des malades et des blessés d’un hôpital. Un tableau nous fait même jouer une enfant coincée sous les débris après une explosion. Lors d’un raid dans un bloc appartement, j’ai pris soin de viser la tête d’un terroriste pour ne pas blesser la femme qu’il tenait en otage, mais dès qu’elle s’est libérée, cette dernière s’est emparée de la mitraillette et s’est mise à me tirer dessus. Voilà le genre de moment qui, au-delà du simple « pow-pow », suscite des émotions fortes.
Bénéficiant d’un nouvel engin graphique, Call of Duty: Moderne Warfare est facilement le plus beau titre de la série, ce qui se traduit par des animations faciales d’une finesse incroyable, transmettant à merveille l’émotion des protagonistes. Alternant entre Londres et la République fictive d’Urzikstan, les environnements n’ont jamais été aussi détaillés, et possèdent une beauté ravagée, avec leurs rues jonchées de débris, leurs voitures en flammes et leurs bâtiments éventrés. Les effets volumétriques de lumière, de fumée ou de gaz sont aussi saisissants de réalisme. Des problèmes techniques ont affligés la version Xbox, mais sur la PS4, l’expérience roule avec une fluidité irréprochable, en solo comme en ligne.
Le nerf de la guerre
En dehors de la campagne, c’est en ligne que les joueurs engouffreront la majeure partie de leur temps, et sans avoir beaucoup changée depuis les opus précédents, l’expérience multijoueurs de Call of Duty: Modern Warfare semble mieux équilibrée que par le passé. Les armes procurent toujours une sensation de tir satisfaisante, et on retrouve l’arsenal habituel (fusil, mitraillette, carabine, lance-roquettes, grenade, etc.), mais le système d’évolution a été largement amélioré. En plus de voir son soldat prendre du grade, chaque arme monte également de niveau à l’usage, ce qui donne accès à de meilleures pièces (lunette de visée, chargeur, silencieux, etc.) permettant d’améliorer leur performance et de les personnaliser selon ses goûts.
On compte une bonne dizaine de modes de jeux différents en ligne dans Call of Duty: Modern Warfare, principalement des variations sur le thème du match de mise à mort (seul ou en équipe) et de la domination, où il faut prendre le contrôle de certains objectifs stratégiques sur la carte. Pouvant accueillir jusqu’à 64 joueurs simultanément, le nouveau mode « Ground War » offre des cartes plus vastes et des véhicules, dans une expérience calquée sur celle de Battlefied. On trouve aussi un mode « chacun pour soi », ainsi qu’un mode « réaliste », retirant la plupart des éléments de l’interface. Bref, il y a là de quoi tenir les joueurs occupés pendant longtemps.
Le titre offre également des modes coopératifs (Opérations spéciales, Survie) où quatre joueurs peuvent unir leurs forces. Il vaut la peine de mentionner que Call of Duty: Modern Warfare est l’un des rare titres à encore permettre à deux amis de prendre part à des matchs sur la même console en divisant l’écran, une tradition qui a malheureusement tendance à se perdre. Connue pour sa fâcheuse habitude de vendre trois cartes supplémentaires en DLC à 15$, la franchise abandonne la passe de saison cette fois-ci en faveur de contenu gratuit, ce qui ne peut que réjouir les personnes ayant déboursé 80$ au minimum pour se le procurer.
Call of Duty: Modern Warfare constitue la version la plus aboutie du célèbre FPS, et avec une campagne plus adulte, une expérience en ligne améliorée et l’abandon de la passe de saison, ce reboot presque parfait risque de s’écouler à des millions d’exemplaires.
9/10
Call of Duty: Modern Warfare
Développeur : Infinity Ward
Éditeur : Activision
Plateformes : Windows, PS4, Xbox One (testé sur PS4)
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