Alors que s’ouvre une conférence internationale visant la création d’une zone, au Moyen-Orient, qui serait libre d’armes nucléaires, mais aussi d’armes de destruction massive, chimiques et autres, les Nations unies appellent à tenir des « spécificités » de la région pour assurer la sécurité des populations.
« Grâce à la vision de tant d’États membres du monde entier, le monde dispose de cinq zones régionales exemptes d’armes nucléaires – en Amérique latine et dans les Caraïbes, en Afrique, en Asie centrale, en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique Sud », a ainsi mentionné le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans le cadre de la première session de cette conférence, tenue au siège des Nations unies.
Pour António Guterres, des zones exemptes d’armes nucléaires offrent également aux États un moyen « de prendre l’initiative et de travailler ensemble » pour faire progresser leur propre sécurité régionale commune. Il a également rappelé que ces zones ont permis à des groupes d’États de contribuer de manière indépendante à l’élaboration de normes mondiales et de faire avancer les négociations générales sur le désarmement, peut-on lire sur le site internet de l’ONU.
Le hic, pour la création d’une zone libre d’armes atomiques au Moyen-Orient, est non seulement que la région est déchirée par la guerre civile syrienne, où s’affrontent indirectement plusieurs acteurs géopolitique régionaux (Iran, Russie, États-Unis, etc.), mais que la mise sur pied d’un tel endroit impliquerait le désarmement de l’arsenal nucléaire israélien. Si le petit pays du Proche-Orient n’a jamais officiellement reconnu qu’il possédait de telles armes, leur existence est un secret de Polichinelle. Ces ogives, combinées à la capacité de frappe de Tsahal, l’armée israélienne, représente d’ailleurs une puissante force de dissuasion face aux velléités d’agression de la Syrie, mais aussi de l’Iran et d’autres puissances arabes.
Le secrétaire général a de son côté indiqué « que les inquiétudes suscitées par les programmes nucléaires menés par certains États persistent et continuent d’aggraver les tensions et qu’à ce jour aucune reddition significative des comptes n’a été établie pour l’utilisation d’armes chimiques dans la région ». On constaterait par ailleurs, a-t-il poursuivi, des signes de compétition active dans une course aux armements régionale, y compris en ce qui concerne l’acquisition et l’emploi de nouvelles technologies aux effets parfois dévastateurs.
« Aujourd’hui, environ 15 000 armes nucléaires sont stockées dans neuf pays, et des centaines sont en état d’alerte, avec la capacité d’être lancées en quelques minutes », rappelle pour sa part Tijjani Muhammad-Bande, président de l’Assemblée générale des Nations unies. Pour sauvegarder la civilisation humaine, martèle-t-il, il n’existe qu’une solution: la disparition des armes atomiques.
La Russie, les États-Unis, la Chine, le Royaume-Uni, la France, le Pakistan, l’Inde, Israël et la Corée du Nord font tous partie du club des puissances nucléaires. Combinés, leurs arsenaux atomiques peuvent faire disparaître la vie sur Terre, et ce à de nombreuses reprises.
Détroit d’Ormuz: l’ONU appelle au calme en pleine enflure verbale