Il y a eu le Volume 1; voici maintenant Awakening, le deuxième grand chapitre de la saga du groupe électro-rétro Magic Sword. Un disque un peu plus léger, un peu plus court, mais certainement satisfaisant.
Magic Sword avait définitivement été une surprise particulièrement intéressante en 2017. Avec cette histoire d’épée aux pouvoirs magiques surpuissants, cette arme s’avérant être à la fois un miracle dans la lutte contre les forces du Mal et une malédiction, son porteur étant condamné à combattre les démons pour l’éternité, Volume 1 laissait imaginer un univers lyrique combinant Conan le Barbare et la science-fiction résolument optimiste des années 70 et 80.
Voilà donc, maintenant, Awakening, qui joue un rôle double: celui de suite directe des aventures de notre héros porteur de l’épée, d’abord, alors que le mini-album lancé peu de temps après Volume 1 avait peut-être laissé le mélomane sur sa faim, et celui d’interlude, peut-être, car l’on sent clairement qu’il se trame quelque chose de pas tout à fait net dans cet univers. L’épée est-elle sur le point de trahir son porteur? À voir des titres tels que Herald, The Harbinger et Shadow, on peut certainement se douter que le parcours du preux chevalier – à moins qu’il ne s’agisse d’un noble paladin, ou encore d’un vicieux barbare aux muscles saillants? – sera semé d’embûches.
Après les grandes envolées du premier album, cependant, les gars de Magic Sword ont décidé d’adopter un ton un peu plus léger. Il y a encore les grands titres, ceux dont les percussions sont puissantes, où les synthétiseurs résonnent, et où on imagine sans peine le florilège de couleurs néon et les explosions de lumière, alors que notre héros repousse la terrifiante hargne mugissante. Reborn, l’une des pièces partagées par le groupe en attente du lancement de ce deuxième album, est de cette trempe: on en termine l’écoute ébranlé, avec cette impression d’avoir participé à quelque chose de plus grand que nous. Le héros est en marche, et à l’image des aventuriers de la saga du Seigneur des Anneaux, ou justement de l’univers de Conan, rien ne pourra l’arrêter, pas même les coups reçus et le sang versé. Cela n’est certainement pas pour rien que la pièce s’intitule Reborn, après tout!
Ailleurs, toutefois, on a plutôt choisi d’emboîter le pas à Daft Punk, époque Random Access Memory, et de donner dans l’électro flirtant avec le disco. Guitares légères, mélodies qui donnent davantage envie de danser que d’aller s’équiper en armure au boutiquier médiéval du coin, le changement de ton est manifeste. Est-ce le bon choix? On peut certainement se complaire dans la nostalgie, rêver de grandes pièces qui brassent de l’air, mais il faut savoir apprécier le changement… d’autant plus qu’il n’y a rien de mauvais, dans ce disque. Il aurait peut-être été préférable d’avoir davantage de pièces, mais nul doute que les musiciens de Magic Sword possèdent un itinéraire musical et scénaristique qu’ils entendent suivre à la lettre. Acceptons-donc Awakening pour ce qu’il est: la nouvelle étape d’une saga que l’on espère longue et riche en rebondissements.