Plus de la moitié de la planète est branchée; tous les mois, par exemple, Facebook peut compter sur l’activité d’environ deux milliards d’abonnés. Mais selon un récent rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT), les femmes traînent de la patte en matière de connectivité et d’accès à la Toile.
Dans Measuring digital development: Facts and figures 2019 (Mesurer le développement numérique: faits et chiffres 2019), la première publication de la nouvelle série de l’UIT intitulée Measuring digital development, il est ainsi estimé que plus de la moitié des femmes dans le monde (52%) n’utilisent toujours pas internet, contre 42% de l’ensemble des hommes.
Davantage d’hommes que de femmes utilisent l’Internet, quelle que soit la région du monde, sauf dans la région Amériques qui connaît une situation de quasi-parité, mentionne encore l’agence internationale, dans des propos repris sur le site web de l’ONU.
De fait, si cette fracture numérique entre hommes et femmes diminue dans les anciennes républiques soviétiques, ainsi qu’en Europe, elle augmente en Afrique, dans les pays arabe et dans la région Asie-Pacifique. La différence de connectivité entre les deux sexes est à son paroxysme dans les pays en développement.
« Les rapports de l’UIT intitulés Mesurer le développement numérique constituent un outil puissant permettant de mieux comprendre les problèmes de connectivité, y compris la fracture numérique croissante entre les hommes et les femmes, alors que plus de la moitié de la population mondiale utilise l’Internet », a déclaré Houlin Zhao, Secrétaire général de l’UIT. « Les statistiques de l’UIT aident les décideurs et les régulateurs à prendre des décisions éclairées en matière de politique en vue de connecter celles et ceux qui ne le sont pas et de suivre les progrès accomplis à l’échelle mondiale ».
Une disparité qui est aussi téléphonique
Le fossé technologique entre hommes et femmes s’étend aussi à la connectivité mobile, alors que si 97% de la population mondiale est à présent branchée à un réseau cellulaire, et que 93% de la population planétaire a accès au 3G, ou à une norme plus rapide, dans 61 des 85 pays ayant fourni des données sur la possession de téléphones mobiles, les hommes sont plus nombreux que les femmes à disposer d’un tel appareil.
« Dans les 24 autres pays, la parité hommes-femmes en matière de possession de téléphones mobiles a été atteinte ou le nombre de femmes ayant un téléphone mobile dépasse celui des hommes, le Chili étant le pays dans lequel l’écart en faveur des femmes est le plus marqué, s’établissant à 12% », apprend-on dans le rapport de l’UIT.
Les données de l’UIT confirment qu’il existe une corrélation entre l’écart hommes/femmes en matière de possession de téléphones mobiles et l’écart hommes/femmes pour ce qui est de l’utilisation de l’Internet: dans les pays où l’écart hommes/femmes en matière de possession de téléphones mobiles est important, le nombre de femmes qui n’utilisent pas l’Internet est élevé. Étant donné que les téléphones mobiles constituent le moyen d’accéder à l’Internet le plus souvent utilisé, traiter le problème de l’accès des femmes aux téléphones mobiles pourrait contribuer à réduire l’écart en matière d’accès à l’Internet entre les hommes et les femmes, ajoute l’agence internationale.
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