Ancienne violoncelliste particulièrement prometteuse, Charlotte Willmore a dû abandonner sa carrière pour prendre soin de sa mère, atteinte d’une maladie mortelle. Une décennie plus tard, après que celle-ci eut finalement passé l’arme à gauche, Charlotte tentera un retour sur la scène musicale… mais les apparences sont trompeuses, et la jeune femme a des idées plus funestes en tête.
Réalisé et coscénarisé par Richard Shepard, qui a entre autres travaillé à la série télé 30 Rock, ainsi qu’à la sitcom Ugly Betty, The Perfection se veut être à la fois un film d’horreur et un thriller psychologique.
En ce sens, le choix d’Allison Williams pour jouer le rôle de Charlotte est assez bien choisi. La jeune femme, que l’on a vue dans Get Out, a clairement ici de graves problèmes de santé mentale. Quelques retours en arrière et l’aperçu de marques d’automutilation au poignet en disent suffisamment long sur la situation pour que l’on se doute que cela resurgira d’ici la fin du film.
Pour lui donner la réplique, on a retenu les services de Logan Browning, qui a joué les égéries de la lutte anti-racisme dans Dear White People. Ici, elle joue Elizabeth, la nouvelle prodige d’Anton et Paloma, les deux dirigeants d’une très prestigieuse académie privée de violoncelle.
Entre les deux femmes débute alors une romance qui tournera au cauchemar. On évitera ici les détails, puisque le film s’appuie justement sur de nombreux revirements de situation pour « choquer » les cinéphiles et faire progresser son scénario, mais il suffit d’indiquer que si les scénaristes semblent bel et bien avoir fait preuve d’imagination pour construire leur intrigue, le côté réaliste de la chose passe rapidement par-dessus bord. En somme, le plan de Charlotte par rapport à Lizzie (Elizabeth) est si complexe et repose sur tant de facteurs incontrôlables qu’il en devient risible. Au lieu de nous expliquer le subterfuge à l’aide d’un retour en arrière, on aurait franchement apprécié que le réalisateur accepte pleinement le côté « horreur » du film et plonge dans un univers délirant et déjanté.
Cela ne veut pas dire que The Perfection n’est pas intéressant. Les amateurs de violence auront leur dose d’hémoglobine, parfois même une surdose, d’ailleurs, et le jeu des acteurs est plus que passable, voire bien par moments. Malheureusement, on évite de vraiment donner dans la démesure, ce qui aurait permis au film de se distinguer par rapport à tous les autres longs métrages du genre.