Le Canada produit plusieurs centaines de milliers de diplômés post-secondaires chaque année, mais ceux-ci sont souvent criblés de dettes, des dettes qu’ils mettront plusieurs années à rembourser, révèle de nouvelles données publiées mardi par Statistique Canada.
Ces statistiques, tirée de l’édition 2018 de l’Enquête nationale auprès des diplômés, lèvent le voile sur quelques réalités de la cohorte post-secondaire de 2015. Ainsi, 420 300 étudiants ont complété leur cégep, ou encore leur collège ou leur université cette année-là. Fait à noter, on compte davantage de diplômés du baccalauréat (203 800) que du collégial (148 100).
Au total, la moitié des diplômés avaient contracté une dette d’études au moment de graduer; le montant moyen en était de 24 000 $. Pour les diplômés du collégial, cette somme était de 15 300 $ (10 600 $ au Québec, 16 500 $ en Ontario), alors qu’elle s’élevait à 28 000 $ pour le baccalauréat (16 400 $ au Québec, 30 000 $ en Ontario). Sans surprise, l’écart d’endettement se maintient entre le Québec et l’Ontario pour les diplômés de la maîtrise et du doctorat, bien qu’il ait tendance à resserrer légèrement à ce dernier niveau de formation (28 000 $ au Québec, contre 36 000 $ en Ontario).
Par ailleurs, qu’il s’agisse de l’un ou l’autre des niveaux de formation examinés par Statistique Canada, un fait demeure: seul un tiers des étudiants endettés avaient réussis à effacer leur ardoise trois ans après avoir reçu leur diplôme. Pour les étudiants accumulant des dettes à divers niveaux de formation post-secondaire, cela peut effectivement reporter d’autant l’atteinte de cet objectif de la fin des états de compte dans le rouge. De fait, 40% des étudiants ont poursuivi d’autres études post-secondaires après l’obtention du diplôme, mentionne l’agence fédérale.
Toujours selon Statistique Canada, un peu plus de la moitié (53%) de l’endettement des étudiants découle des prêts étudiants octroyés par l’État, alors que 25% des répondants ont plutôt indiqué avoir contracté des prêts ailleurs, tandis que 22% des étudiants disent devoir de l’argent autant au gouvernement qu’à d’autres sources.
Heureusement, le marché de l’emploi semble sourire aux nouveaux diplômés: 90% de ceux-ci occupaient un emploi trois ans après leur graduation, et 83% s’en disaient satisfaits. La quasi-totalité de ces nouveaux diplômés occupaient par ailleurs un emploi à temps plein (dans une proportion de 88 à 94%, en fonction du niveau de scolarité atteint.
L’étude n’indique pas, toutefois, si ces emplois occupés sont en lien avec le domaine d’étude.
Et pour rembourser ces dettes, enfin, Statistique Canada mentionne que les nouveaux diplômés peuvent compter, dans les trois ans suivant l’obtention du diplôme, sur un salaire moyen allant de 43 400 $, avec un diplôme collégial en poche, à , 78 000 $ pour ceux qui ont obtenu leur doctorat trois ans auparavant.