Plus du quart des parcs, terrains de jeux et aires ouvertes de Londres dépassent les normes de sécurité internationale en matière de qualité de l’air. Selon des chercheurs de l’Imperial College London et de l’Université de Leicester, cela pourrait potentiellement mettre des milliers d’enfants et de citoyens vulnérables en danger.
Dans le cadre d’une analyse de la qualité de l’air dans les espaces verts, à travers les 33 quartiers de la capitale, les chercheurs ont utilisé des estimations de la concentration en dioxyde d’azote (NO2), en les comparant aux limites établies par l’Union européenne et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ils ont ainsi découvert que 24% des terrains de jeux et 27% des parcs publics contenaient des concentrations de NO2 supérieures aux normes en vigueur, alors que c’est également le cas pour 67% des parcs privés. De fait, les terrains de jeux situés le plus près de 250 000 enfants de moins de 16 ans (44% des enfants de la ville) affichaient une concentration en excès; la majorité des enfants vivant dans les endroits les moins bien nantis souffrent aussi du même problème.
À la suite de leurs travaux, les scientifiques ont mis sur pied un site web interactif où les citoyens peuvent examiner leur espace vert local pour obtenir des informations à propos de la concentration annuelle moyenne en NO2.
Ce gaz, produit par les moteurs à combustion interne des véhicules et les centrales thermiques, est particulièrement toxique et suffocant. Il est responsable de la production de « pluies acides », en plus d’entraîner la disparition progressive de l’oxygène dans l’eau, ce qui nuit grandement à la vie marine. Il réagit également instantanément à l’eau de la muqueuse interne des poumons pour produire de l’acide nitrique.
« Des niveaux dangereusement élevés de NO2 sont une véritable source d’inquiétude pour les gens vivant dans la capitale, et plus particulièrement ceux qui ont des enfants, pour les personnes âgées, ainsi que pour les gens en mauvaise santé », a souligné la Dre Daniela Fecht.
« Nous savons déjà que des centaines d’écoles primaires et de garderies sont situées à l’intérieur, ou encore tout près de zones dont la concentration en NO2 dépasse les limites permises, ce qui pourrait potentiellement menacer la santé à long terme des enfants, mais nous pourrions penser que nos espaces verts sont propres. Notre recherche démontre que cela n’est souvent pas le cas. »
De la pollution au Parlement
Les conclusions des chercheurs, récemment publiés dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health, s’appuient sur des données tirées du London Atmospheric Emissions Inventory, développé par le King’s College de Londres.
À l’aide des données les plus récentes, soit celles de 2016, l’équipe de recherche a « découpé » la ville en zones de 20 mètres de côté pour déterminer la concentration moyenne de NO2 dans chacun des 4470 parcs, jardins et espaces ouverts.
Ainsi, l’une des pires concentrations de ce gaz toxique a été détectée tout près du Parlement britannique, avec près de 59 microgrammes de NO2 par mètre cube. Cela est bien au-delà des 40 microgrammes jugés sécuritaires par l’Europe et l’OMS.
Dans leur étude, les chercheurs indiquent que la concentration en NO2 diminue fortement en fonction de la distance d’avec la source des émissions, alors le taux au centre d’un grand parc a de fortes chances d’être bien moindre que sur le pourtour, à proximité d’une route. Voilà également pourquoi les quartiers plus aisés, qui disposent généralement de plus grands parcs, sont avantagés comparativement aux quartiers plus pauvres.
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