Deux ans après l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, les seuls gagnants sont les exportateurs de pétrole, affirme l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), dans une note de recherche publiée plus tôt cette semaine.
Selon ladite note, l’Accord économique et commercial global (AÉCG), le nom officiel de l’accord entre Ottawa et Bruxelles, « ne répond pas aux attentes créées lors de sa signature par le Canada ». Ainsi, seuls les secteurs du pétrole et des minéraux auraient tiré profit de cette entente bilatérale.
« C’est aberrant qu’en 2019, les seuls bénéfices économiques que l’on tire d’un accord comme l’AÉCG soient liés aux énergies fossiles, commente Guillaume Hébert, chercheur à l’Institut. L’évolution du commerce est aussi favorable au Canada du côté des minerais, une autre industrie extrêmement polluante. Il n’y a pas de quoi être fiers, ce sont les industries les plus polluantes qui sont bénéficiaires. »
On peut ainsi lire que depuis deux ans, le Canada est devenu un exportateur net de pétrole, ce qui a entraîné une hausse de 125% de la balance commerciale du secteur de l’énergie par rapport à l’Europe, tandis que celle du secteur des produits minéraux croissait de 12,5%.
« À l’inverse, durant la même période, la balance commerciale s’est dégradée dans les secteurs des produits alimentaires (-40,9%), produits forestiers (-38,5%), équipements de machinerie industrielle (-37,1%), produits de plastiques et de caoutchouc (-34,9%), et produits de consommation (-21%) », mentionne encore la note de l’IRIS.
Si l’accord devait aider les PME à multiplier les exportations vers l’Europe, avance le chercheur Guillaume Hébert, c’est donc plutôt l’industrie énergétique canadienne, déjà bien installée au pays, qui semble ainsi profiter des nouvelles dispositions commerciales. Le tout au détriment des engagements environnementaux canadiens.
Les entreprises canadiennes se sont-elles avérées incapables de conquérir les marchés du Vieux Continent? Il est certainement clair que ce sont les compagnies européennes, potentiellement mieux outillées que les entreprises d’ici, qui ont su tirer profit de l’accord commercial, mentionne encore l’IRIS.
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