La couverture journalistique du climat a connu des hauts et des bas — et plus souvent des bas — depuis les années 2000. Or, elle vit une poussée de croissance depuis le début de l’année 2019, qui lui a fait atteindre, en septembre, un niveau jamais vu depuis 10 ans.
Selon cette compilation réalisée depuis 2004 par un groupe de chercheurs de l’Université du Colorado, le nombre d’articles traitant de climat et parus dans 96 des principaux journaux du monde était en hausse de 24% en septembre par rapport au mois d’août, et de 126% par rapport à septembre 2018. La hausse était notable sur chacun des continents, ainsi que dans les médias électroniques.
Cette compilation, lorsque transposée sur un graphique (ci-dessus) permet d’observer des tendances à long terme qui sont intrigantes pour les chercheurs et les journalistes: par exemple, le nombre total d’articles journalistiques consacrés au climat était systématiquement plus élevé pendant les années 2006 à 2009 qu’à tout autre moment depuis cette période: autrement dit, il semble y avoir eu un plus grand intérêt pour les questions climatiques dans les journaux à la fin des années 2000, et les « sommets » n’ont par la suite jamais été atteints à nouveau, sauf pour des « pics » très temporaires: en novembre-décembre 2009 lors de la Conférence des Nations Unies sur le climat tenue à Copenhague et, dans une moindre mesure, en novembre-décembre 2015 lors de la même conférence, tenue à Paris. La poussée de croissance observée depuis le début de 2019, est donc unique en son genre depuis plus d’une décennie.
Les chercheurs de l’Observatoire des médias et des changements climatiques spéculent sur l’influence qu’a pu avoir, dans la poussée de septembre, l’initiative Covering Climate Now, par laquelle quelque 300 médias à travers le monde —dont l’Agence Science-Presse— sont devenus partenaires dans la production de reportages sur la crise climatique.
Les chercheurs notent aussi que ce sont les « connexions » entre climat, politique et économie qui ont dominé en septembre, depuis les prises de position au début du mois, des candidats démocrates à la présidentielle américaine jusqu’au Sommet d’action sur le climat organisé par les Nations Unies le 23 septembre. Les « contenus météorologiques et environnementaux » sont venus en deuxième place, depuis les liens possibles entre les changements climatiques et l’ouragan Dorian aux Bahamas jusqu’aux bilans des canicules et des incendies de cet été à travers le monde.
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