D’un Luc à l’autre: Projet Montréal, au pouvoir à l’hôtel de ville, a sans surprise fait élire son candidat à la mairie de l’arrondissement du Plateau–Mont-Royal, dans le cadre d’une élection partielle marquée par un fort taux d’approbation, mais aussi par un fort taux d’abstention.
Les habitants de ce quartier central de la métropole en avaient-ils assez des politiques de Projet Montréal? L’un des premiers quartiers à être « conquis » par la formation de centre-gauche, le Plateau–Mont-Royal s’est retrouvé à l’avant-garde des transformations mises de l’avant par le parti, et par Luc Ferrandez, qui fut maire pendant 10 ans avant de démissionner, au printemps dernier, en accusant son parti de ne pas en faire assez pour l’environnement. Avec un peu plus de 67% des voix, son successeur, Luc Rabouin, ne devrait pas avoir à s’inquiéter d’une désaffection des citoyens.
Les opposants de M. Rabouin n’ont jamais inquiété le candidat du parti dirigée par la mairesse de Montréal, Valérie Plante; dès le début du décompte des voix, peu après 20h, dimanche soir, M. Rabouin s’est taillé une avance confortable qui ne s’est jamais démentie. À la toute fin de l’élection, Projet Montréal avait ainsi obtenu quelque 10 623 voix, soit 7876 votes d’avance sur le plus près des adversaires.
Le premier de ceux-ci, Jean-Pierre Szaraz, d’Ensemble Montréal – l’opposition officielle –, a pris le parti des utilisateurs d’automobile dans les rues du quartier, qui ont été nombreuses à être transformées en sens unique ou à être amputées d’une voie pour y aménager une piste cyclable, quand leurs intersections n’étaient pas non plus agrémentées de saillies de trottoir servant à ralentir la circulation des voitures.
Selon M. Szaraz, il était nécessaire d’alléger en partie les restrictions sur le stationnement, souvent soumis à l’utilisation de vignettes. Le candidat d’Ensemble Montréal avait également affirmé que « les cyclistes roulant sur les trottoirs » étaient « plus dangereux » que les automobilistes. Ce positionnement à contre-courant des résultats électoraux des 10 dernières années n’a pas semblé séduire les électeurs, qui n’ont été que 2747 à voter pour lui, soit 17,33%.
Tout juste derrière lui, avec 2480 voix (15,65%), Marc-Antoine Desjardins, candidat de Vrai Changement pour Montréal, autrefois la formation de Mélanie Joly, devenue depuis députée, puis ministre libérale fédérale, a évoqué une politique de « compromis ». En entrevue à Radio-Canada, il avait affirmé qu’il était impossible d’être « contre le verdissement » dans l’arrondissement. Son succès relatif démontre toutefois qu’une partie de la population de l’arrondissement semble intéressée par une alternative aux deux partis en place.
L’inconnue, cependant, est le faible taux de participation, qui s’établit à 24,53%, selon Élections Montréal. Les opposants à Projet Montréal sont-ils restés chez eux? Ou s’agit-il d’une représentation relativement exacte des intentions de vote de la population du quartier en général? Les habitants du Plateau–Mont-Royal auront l’occasion de choisir un nouveau maire lors des élections municipales générales de 2021.
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