Cités millénaires: voyage virtuel de Palmyre à Mossoul est une expérience immersive développée par l’Institut du monde arabe avec l’expertise d’Iconem et d’Ubisoft, en partenariat avec l’UNESCO et l’Université de Lausanne. Une première au Canada, le World Press Photo offre à ses visiteurs un avant-goût d’une balade sur des sites iconiques.
Quatre visiteurs, sur des tabourets, tournent la tête en rond, lèvent les épaules, pincent les lèvres… ils vivent une émotion, ils voient ce que nous ne voyons pas, ils sont dans une autre dimension, loin de ce petit espace au premier étage du World Press Photo de Montréal où une quatre tabourets et un téléviseur affichent en boucle les images de temples anciens.
Les visiteurs et moi-même qui faisons la file les regardons et avons hâte de prendre leur place pour vivre l’expérience. Et puis c’est mon tour, l’hôtesse me met un casque 3D sur les yeux et m’explique que je dois fixer dans le viseur le mot « démarrer » pour permettre au film de se télécharger.
L’immersion commence, une capella orientale dans les oreilles. Je quitte le World Press Photo, je quitte Montréal, je quitte l’Amérique du Nord et je me trouve au milieu de monuments du monde arabe. Seule la mention du lieu est affichée sous mes yeux.
Sous le dôme de Notre-Dame-de-l’Heure, à contempler les ornements bleus et à m’imprégner de la sérénité des lieux; ensuite je m’envole au milieu du Souk à Alep où des magasins sont défoncés, d’autres incendiés ou bombardés, c’est le Chaos de la guerre.
Au fil des images, j’admire la beauté et constate les dégâts des bombardements, sans oublier de suivre le mouvement d’un chat ou d’un petit oiseau. Sous la musique et le bruitage de fond qui atténuent la laideur des guerres et conflits qui rendent ces trésors inaccessibles et les détruisent sur leur chemin. Un patrimoine mondial de plusieurs siècles risque de disparaître.
Mon voyage est terminé. Retour sur terre au World Press Photo. Belle expérience!
Alexia est une jeune qui a fait le même voyage virtuel. Je lui ai demandé d’évaluer son expérience : « C’était intéressant ce ne sont pas des endroits qu’on y va en voyage… c’est émouvant, on se rend compte de la dimension de l’espace contrairement à l’appareil photo qui n’est pas en 3D. »
Il est vrai que cette expérience nous parachute directement dans un face à face avec l’actualité en touriste et témoin virtuel dans une relation subjective, contrairement aux photos statiques et au récit prémâché qui explique le contexte de la photo.
Toxines et morphologies pullulent tout l’été au Musée de la civilisation