Dans le monde fantastique de Winds of Change, les développeurs de Tail Tail Studios présentent un univers complexe mêlant guerres de pouvoir, êtres surnaturels mystérieux et relations interpersonnelles qui pourraient influer sur l’avenir du monde. Le tout dans un format dit de « roman visuel » qui, malheureusement, n’est pas bien adapté à l’ampleur de la tâche.
Désigné comme futur « prophète » de la petite ville de Valinorth, supposément le dernier endroit où le monde des vivants est encore étroitement lié à l’univers des esprits, le joueur se retrouve soudainement embarqué dans une rébellion, puis dans une guerre contre le terrifiant et surpuissant Triumvirat, avec, comme enjeu, rien de moins que l’avenir de la planète.
Dans le monde des récits fantastiques, les codes narratifs se suivent et tendent à se ressembler. Ici encore, l’histoire s’organise autour d’un objet tout-puissant. Cette fois, cependant, ce n’est pas l’Anneau unique, mais bien l’Épée de l’Exode, une arme aussi extraordinaire que dangereuse. Mais au-delà des ressemblances au Seigneur des Anneaux, par exemple, les auteurs présentent une histoire qui est franchement solide, avec ses diverses nations, ses clans, ses factions, ses personnages qui ont tous leur passé, leurs cicatrices émotionnelles, leurs traumatismes.
Bien entendu, il y a une abondance de clichés: le jeune naïf désireux de faire ses preuves, la brute au coeur tendre, le stratège qui craint d’échouer. Et puisque le personnage du joueur – qui peut d’ailleurs être masculin ou féminin, ce qui aura une influence sur les relations qu’il sera possible de former avec les autres protagonistes – possède peu ou pas de caractéristiques spécifiques, on se fera un plaisir de nous expliquer en long et en large ce qui se déroule dans ce rôle. Tant mieux, d’un côté, puisque cet univers est nouveau et relativement complexe. Tant pis, de l’autre côté, car on passera plusieurs heures à apprendre les tenants et les aboutissants de chaque personnage, de chaque ville, de presque chaque aspect du jeu.
Parlons-en d’ailleurs, de l’aspect « jeu » de Winds of Change. Puisqu’il s’agit d’un « roman visuel », le principal aspect du « jeu » consiste à cliquer, puis cliquer, et cliquer encore. Sur la page de description du jeu, sur la plateforme Steam, on se vante même d’avoir une « interface pointe et clique très développée ». Sans vrai système de combat, sans séquence d’action qui pourrait au moins nous divertir et faire grimper la tension pendant que les personnages vont du point A au point B, il faut être franchement honnête: Winds of Change est particulièrement ennuyant. On aurait donné bien des choses, au fil des longues heures consacrées au test de ce jeu, pour un peu d’excitation, plutôt que de se traîner d’un endroit à un autre sur une carte statistique, histoire de discuter, à nouveau, avec les mêmes personnages.
Et pourtant… et pourtant, on sent, encore une fois, que Winds of Change possède une histoire intéressante. Une histoire qui aurait bien fonctionné avec un jeu de stratégie, par exemple, ou dans le cadre d’un véritable jeu de rôle où la persuasion, la diplomatie, les alliances, et ultimement les trahisons auraient eu une importance majeure.
Malheureusement, Winds of Change n’est, dans l’état actuel des choses, qu’une déclinaison gâchée de ce qui aurait pu être un véritable roman en papier. À éviter, donc, même si le jeu pourrait convenir aux amateurs de furries.
Winds of Change
Développeur et éditeur: Tail Tail Studios
Plateforme: Windows (Steam)
Jeu non disponible en français
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