Alors que l’utilisation de la marijuana à des fins récréatives est légale au Canada depuis octobre dernier, et que de plus en plus d’États américains adoptent également des projets de loi en ce sens, les craintes se multiplient lorsque vient le temps d’envisager des solutions pour faire respecter les règles en matière de conduite avec les facultés affaiblies. De nouveaux travaux de recherche de l’Université de Pittsburgh pourraient toutefois changer la donne.
Une équipe interdisciplinaire du département de chimie et de la Swanson School of Engineering a mis au point un appareil, similaire à l’alcotest, qui peut mesurer la concentration de THC, l’agent psychoactif du cannabis, dans l’haleine de l’utilisateur. Les méthodes de détection actuelles s’appuient sur des échantillons de sang, d’urine ou de cheveux, et les tests ne peuvent donc pas être effectués sur le terrain. Ceux-ci ne peuvent également que révéler que l’utilisateur a récemment inhalé la drogue, pas qu’il se trouve sous son influence.
L’appareil a été développé à l’aide de nanotubes de carbone, des tubes 100 000 fois plus petits qu’un cheveu. La molécule de THC, ainsi que d’autres molécules présentes dans l’haleine, s’attachent à la surface des nanotubes et modifient leurs propriétés électriques. La vitesse à laquelle les courants électriques reviennent à la normale signale ensuite si du THC est présent. Des senseurs s’appuyant sur la nanotechnologie peuvent ainsi détecter du THC à des concentrations comparables ou plus basses que la spectrométrie de masse, qui est considérée comme la référence lorsque vient le temps de détecter cette molécule.
« Les nanotubes de carbone semiconducteurs que nous utilisons n’étaient pas disponibles il y a quelques années », mentionne Sean Hwang, principal auteur de l’étude. « Nous avons utilisé l’apprentissage machine pour « apprendre » au détecteur à reconnaître la présence de THC en s’appuyant sur le délai de retour à la normale des courants électriques, même lorsque d’autres substances sont présentes dans l’haleine, comme l’alcool. »
Lors de la mise à l’essai du prototype de l’équipe, qui ressemble fortement à un alcotest traditionnel, avec un boîtier en plastique et un endroit où souffler, l’appareil a été en mesure de détecter du THC dans un échantillon qui contenait aussi du dioxyde de carbone, de l’eau, de l’éthanol, du méthanol et de l’acétone. Les scientifiques vont poursuivre leurs essais, mais espèrent pouvoir rapidement passer à l’étape de la fabrication et de la mise en marché.
Les résultats des travaux ont été publiés dans ACS Sensors.
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