Bien qu’ils soient parfois snobés, la popularité des films de monstres ne se dément pas, et les amateurs du genre ont quelque chose de satisfaisant à se mettre sous la dent avec la sortie de Godzilla: King of the Monsters, disponible dès aujourd’hui en 4K, Blu-ray et DVD.
Ayant perdu son fils dans l’affrontement entre Godzilla et Muto à San Francisco en 2014 et souhaitant éviter qu’un tel drame ne se reproduise, le docteur Emma Russell développe pour le compte de Monarch, une organisation traquant la résurgence de ces monstres un peu partout à travers la planète, une machine surnommée ORCA qui permet de « communiquer » avec ces êtres colossaux. Profitant du chaos causé par l’évasion de Mothra, une chenille surdimensionnée gardée en captivité dans une base secrète de l’organisation, des écoterroristes kidnappent Emma et menacent de tuer sa fille si elle n’utilise pas sa machine pour éveiller les gigantesques créatures encore endormies. Forcée d’obéir, la scientifique extirpera un à un ces Titans de leur sommeil millénaire, marquant le début d’une nouvelle ère où l’humanité n’est plus au sommet de la chaîne alimentaire, mais sur le menu.
Issus des retombées radioactives d’Hiroshima et de Nagasaki, les kaijūs, ces imposants monstres japonais plus hauts que des gratte-ciels, ont toujours symbolisé la peur du nucléaire, mais comme Godzilla: King of the Monsters est une œuvre bien de son temps, cette mouture remplace l’épée de Damoclès atomique par celle de la catastrophe écologique. Même si le récit du film est superficiel et oppose, pour la énième fois, l’approche des scientifiques à celle beaucoup plus belliqueuse des militaires, on apprécie la façon dont le scénario tente de connecter ces monstres terrifiants aux dragons d’autrefois et autres créatures des légendes. Alors que l’opus précédent se contentait de Gojira et Muto, cette suite propose une orgie de créatures issues de l’univers Toho dont Mothra, Rodan, et Ghidorah, ce qui ravira les fans.
On est vraiment loin de l’époque où un comédien en costume de latex piétinait une maquette miniature de la ville de Tokyo, et boosté aux effets spéciaux, Godzilla: King of the Monsters constitue du pur bonbon pour les yeux. Vu la taille des monstres, qui broient des avions d’un simple coup d’ailes comme s’il s’agissait d’insectes, qui saisissent des tanks et des bateaux entre leurs pattes ou détruisent une demi-douzaine de gratte-ciels d’un seul coup de queue, le long-métrage propose de la destruction à grande échelle, mais aussi une direction artistique solide. La silhouette de l’hydre à trois têtes déployant ses ailes au-dessus d’un volcan en éruption par exemple a quelque chose de carrément biblique, et c’est une image qui marque définitivement les esprits.
S’inspirant des films de superhéros, qui sont parvenus à améliorer leur crédibilité dans les dernières années en engageant des acteurs dignes de ce nom, Godzilla: King of the Monsters s’offre une distribution stellaire, comptant des comédiens de talent comme Vera Farmiga (The Conjuring), Millie Bobby Brown (Stranger Things), Kyle Chandler (Argo), Charles Dance (Game of Thrones) ou Thomas Middleditch (Silicon Valley). Le long-métrage est donc extrêmement bien joué, ce qui n’empêche pas les personnages d’avoir des personnalités minces comme des feuilles de papier, et de ne connaître à peu près aucune évolution à travers le long-métrage. Assurant la continuité scénaristique, certaines têtes d’affiche du volet précédent reprennent leurs rôles, dont Sally Hawkins, Ken Watanabe et David Strathairn.
La version Combo Pack inclut Godzilla: King of Monsters sur disques Blu-ray et DVD, et comprend un code pour télécharger une copie numérique. En plus d’une piste de commentaires du réalisateur Michael Dougherty et de trois scènes retirées du montage, on compte pas moins de dix-sept revuettes sur l’édition, dont une pour chacun des quatre monstres principaux du film et la façon dont on a modernisé leur apparence, cinq qui explorent les bases secrètes de Monarch à travers le globe, une sur l’univers des monstres Toho, une autre dédiée à l’actrice Millie Bobby Brown, un documentaire sur la fascination qu’exercent les monstres sur l’humanité depuis la nuit des temps, et j’en passe. Difficile d’en demander plus.
Il ne s’agit évidemment pas du long-métrage de l’année, mais Godzilla: King of the Monsters est un plaisir coupable qui répondra aux attentes des amateurs de films de monstres, en proposant un spectacle aussi divertissant, et grandiose, que Pacific Rim.
7/10
Godzilla: King of the Monsters
Réalisation : Michael Dougherty
Scénario : Michael Dougherty, Zach Shields et Max Borenstein
Avec : Kyle Chandler, Vera Farmiga, Millie Bobby Brown, Ken Watanabe, Charles Dance, Thomas Middleditch et Sally Hawkins
Durée : 132 minutes
Format : Combo Pack (Blu-ray + DVD + copie numérique)
Langue : Anglais, français, espagnol et portugais
2 commentaires
Pingback: Critique Godzilla: King of the Monsters - Patrick Robert
Pingback: Ceux qui travaillent, l'hymne à l'abnégation - Pieuvre.ca