La guerre commerciale en cours entre les États-Unis et la Chine n’a pas que des conséquences économiques, bien que celles-ci soient majeures: selon une récente étude du Pew Research Center, plus de la moitié des Américains estiment qu’il existe des frictions avec Pékin, et environ le quart des habitants du pays de l’Oncle Sam jugent que la Chine est la plus grande menace envers les États-Unis.
Avec des droits de douane imposés par le président américain Donald Trump sur des produits chinois pour l’équivalent de 250 milliards de dollars, 60% des Américains ont une opinion défavorable de la Chine, en hausse par rapport à 47% seulement en 2018. Il s’agit également du taux d’opinion défavorable le plus important depuis que le Pew Research Center a commencé à poser la question.
Quant au fait de percevoir la Chine comme le pays ou le groupe qui représente la plus grande menace future pour les États-Unis, le taux actuel, 24%, est deux fois plus important que lors d’un précédent coup de sonde, en 2007. Le seul autre pays jugé aussi menaçant par plus de 10% des Américains est la Corée du Nord, qui ne rassemble que 12% des répondants.
À cette vision pessimiste de l’avenir des relations Washington-Pékin, il convient toutefois d’opposer un certain optimisme en ce qui concerne les retombées de la suite de la croissance économique de la Chine. Ainsi, 50% des répondants jugent que ce développement sera positif pour les États-Unis, contre 41% qui pensent le contraire.
Lorsqu’il est question des investissements chinois dans l’armée, cependant, le portrait est tout autre: 81% des Américains estiment que la montée en puissance de Pékin sur le plan militaire aura des impacts néfastes sur les États-Unis.
Par ailleurs, les républicains sont davantage portés à avoir une mauvaise opinion de la Chine (70%), contre 59% des démocrates.
Ce sont également les gens plus âgés qui sont plus réfractaires envers la Chine, alors que 49% des 18 à 29 ans ont un avis défavorable à propos de Pékin, comparativement à 58% des 30 à 49 ans, et de 67% des 50 ans et plus. Les gens possédant au moins un baccalauréat ont aussi un point de vue plus négatif envers la Chine (69%) que ceux qui n’ont pas fini l’université (57%).
Il y a cependant peut-être un peu d’espoir: une nouvelle ronde de tarifs devant entrer en vigueur en septembre ont été reportés en décembre, a récemment fait savoir le président américain, qui a dit vouloir éviter de nuire à la période des achats des Fêtes et de Thanksgiving, essentielle à la bonne marche de l’économie américaine.
Jouant quelque peu les trouble-fête, M. Trump a également affirmé qu’une intervention musclée de la Chine pour faire taire les protestataires de Hong Kong et mettre les pro-démocratie au pas « aurait certainement un impact sur un éventuel accord commercial », a-t-il déclaré la fin de semaine dernière. Comme à l’habitude, lorsqu’il est question des déclarations présidentielles transmises par bribes aux médias ou via Twitter, le président américain s’est montré particulièrement avare de détails, préférant laisser planer l’incertitude.