La situation à Hong Kong, où des manifestants pro-démocratie continuent de se mobiliser et de défier le gouvernement local étroitement lié au pouvoir chinois central, à Pékin, inquiète Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux droits de la personne. Au même moment, un calme relatif semble régner à l’aéroport international de la ville, après de nouveaux affrontements entre les contestataires et les forces de l’ordre.
« La haut-commissaire condamne toute forme de violence ou de destruction de biens et demande instamment à tous ceux qui participent aux manifestations d’exprimer leur point de vue de manière pacifique. Elle note l’engagement du chef de l’exécutif à « s’engager aussi largement que possible » et à « écouter les doléances du peuple de Hong Kong » », a ainsi déclaré mardi le porte-parole de Mme Bachelet lors d’un point de presse donné à Genève.
Mme Bachelet « appelle les autorités et la population de Hong Kong à engager un dialogue ouvert et inclusif visant à résoudre toutes les questions de manière pacifique. C’est le seul moyen sûr de parvenir à la stabilité politique et à la sécurité publique à long terme en créant des voies permettant aux citoyens de participer aux affaires publiques et aux décisions affectant leur vie », a poursuivi ce porte-parole.
Comme le mentionne l’ONU sur son site internet, « les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique et le droit de participer aux affaires publiques sont expressément reconnus dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi que dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui est intégré dans la Loi fondamentale de la Région administrative spéciale de Hong Kong ».
Le haut-commissariat estime par ailleurs que la police de Hong Kong emploie des armes « moins meurtrières d’une manière qui est interdite par les normes et standards internationaux ».
L’organisme onusien évoque ainsi des tirs de grenades lacrymogènes dans des zones encombrées et fermées, ou encore directement sur des manifestants, « créant un risque considérable de mort ou de blessures graves ».
Calme relatif
Selon l’AFP, il régnait un calme relatif à l’aéroport, mercredi matin, alors que les vols ont largement pu reprendre après avoir été complètement annulés, départs comme arrivées, en raison des heurts entre policiers et manifestants. Impossible de savoir si d’autres actions de mobilisation sont prévues plus tard, mercredi.
L’aéroport, symbole économique par excellence de la ville, est devenu une cible de choix pour les contestataires, qui peuvent ainsi perturber le fonctionnement normal de la métropole sans devoir mobiliser des centaines de milliers, voire des millions de personnes.
De son côté, le New York Times rapporte que la Chine fait rouler sa machine de propagande à plein régime, histoire de tuer dans l’oeuf toute volonté sécessionniste et pro-démocratie ailleurs sur son territoire. Les réseaux sociaux sont ainsi pris d’assaut par des internautes partisans du pouvoir communiste qui publient des informations fausses et des images modifiées pour saper l’appui populaire des manifestants hong-kongais.
Ainsi, selon Pékin, les manifestants pro-démocratie sont des « agents provocateurs payés par des puissances étrangères », notamment les États-Unis, pour laisser planer le spectre d’une « révolution de couleur », ces mouvements sociaux et politiques qui ont entre autres transformé le paysage politique ukrainien, ou encore géorgien.
Plus tôt dans la semaine, plusieurs vidéos ont circulé sur les médias sociaux, vidéos où il est possible de voir un grand nombre de camions transportant possiblement des policiers ou des soldats, le tout près de la frontière entre Shenzen, ville industrielle chinoise, et Hong Kong, tout juste à côté. Selon des informations publiées en ligne par des sources proches du pouvoir chinois, il s’agirait d’un « exercice ». Le gouvernement totalitaire chinois continue cependant de durcir le ton contre les manifestants, les qualifiant de « terroristes », et menaçant de les « punir par le feu ». Une intervention militaire directe semble toutefois être une option de dernier recours pour le pouvoir chinois, en raison des conséquences internationales, et possiblement nationales, qui en découleraient.
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