Plus d’un quart de milliard de personnes, autochtones de tous les coins de la planète, sont à risque de perdre leur langue, leur culture et leurs droits, estiment les Nations unies, qui lancent un appel à protéger le patrimoine de ces 370 millions de personnes menacées.
En date de la Journée internationale des peuples autochtones, vendredi dernier, l’ONU a évoqué « l’urgence de préserver, revitaliser et promouvoir les langues autochtones qui sont menacées de disparition ».
Selon l’organisation internationale, environ la moitié des 6700 langues recensées dans le monde sont à risque de disparaître, et un bon nombre d’entre elles sont justement des langues autochtones.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a rappelé l’importance de ces langues. « Elles sont inextricablement liées à notre culture, notre histoire et notre identité », a-t-il dit dans un message publié à l’occasion de la Journée. « À chaque fois qu’une langue disparaît, le monde voit se perdre tout un savoir traditionnel », a-t-il déploré, dans une transcription de sa déclaration publiée sur le site internet des Nations unies.
« La disparition des langues autochtones constitue une véritable menace pour les communautés concernées et leur patrimoine unique, ainsi que pour notre diversité mondiale et notre potentiel créatif et novateur », a pour sa part mis en garde Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Droits brimés
Par ailleurs, l’ONU juge contraire à sa déclaration sur les droits des peuples autochtones le fait que bon nombre des près de 370 millions d’autochtones que compte la planète soient encore privés de droits élémentaires, en plus de voir leur mode de vie, leur culture et leur identité être menacés par ce qu’elle décrit comme « une discrimination systémique et l’exclusion ».
Toujours au dire de Mme Azoulay, les cultures autochtones recèlent pourtant d’innombrables connaissances cruciales pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). « Et en particulier pour la sauvegarde de l’environnement et de la biodiversité à l’échelle mondiale », a-t-elle ajouté.
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