Vingt ans après sa sortie initiale, le jeu Crash Team Racing comblera les nostalgiques tout en faisant une nouvelle génération d’adeptes, grâce à Nitro-Fueled, une version remasterisée, et nettement bonifiée, du classique de karting.
À la fin des années 1990, l’une des plus grosses vedettes du jeu vidéo (aux côtés de Zelda, Sonic et Lara Croft) était un péramèle anthropomorphique du nom de Crash Bandicoot, et sa popularité à l’époque était si grande que l’animal a même osé fourrer son (long) nez dans les plates-bandes de Mario, le roi incontesté du karting, avec Crash Team Racing, un jeu considéré aujourd’hui comme un grand classique du genre. Pour souligner le 20ème anniversaire de sa sortie, le studio québécois Beenox ne s’est pas contenté d’y ajouter une couche de peinture neuve, mais s’est plutôt livré à une « re-création » complète de l’expérience originale, et cette version bonifiée mérite amplement l’appellation de Nitro-Fueled.
Le karting est à la course automobile ce que le mini-putt est au golf, et comme la plupart des jeux du genre, Crash Team Racing: Nitro-Fueled propose une expérience de type arcade, qui s’attarde davantage au plaisir de la vitesse qu’au réalisme. Si sa gravité, son adhérence à la route ou sa physique ont peu en commun avec la réalité (il n’y a même pas d’impact lorsqu’on entre en collision avec un autre kart), le titre devient férocement amusant, grâce à sa dose de combat véhiculaire. Il ne suffit pas de bien conduire pour franchir le fil d’arrivée le premier. Des caisses, contenant des pouvoirs aléatoires, jonchent les pistes, et en roulant dessus, on obtient des bombes, des missiles à têtes chercheuses, une dose massive d’accélération ou un bouclier protégeant son bolide, des atouts de taille pour devancer la compétition.
Alors que certains titres remasterisés se contentent d’ajouter des textures en haute résolution, Beenox a entièrement refait l’expérience à partir de zéro, et les graphiques, tout comme les rendus, n’ont absolument rien à envier aux parutions modernes. En plus de reprendre tous les circuits du jeu original, de nouvelles cartes ont été ajoutées, pour un total de 27 pistes différentes. Non seulement les décors offrent beaucoup de diversité (canyon, tunnels sous-marins, temple ancien, ville futuriste, etc.), mais les conditions climatiques varient aussi, avec des courses de nuit, sous la pluie ou dans des paysages glacés. À l’image d’un mini-putt, chaque circuit regorge d’obstacles animés, dont d’énormes barils roulants, des otaries traversant la route, des plantes carnivores capables de nous avaler au passage, ou des geysers de flammes.
Là où Crash Team Racing: Nitro Fueled trahit son âge, c’est au niveau des contrôles. Contrairement à la majorité des jeux de course d’aujourd’hui, qui utilisent les gâchettes de gauche et de droite de la manette, le bouton A agit ici comme accélérateur, et on presse X pour freiner, ce qui s’avère beaucoup moins intuitif. Puisqu’il faut en plus appuyer sur B pour activer les armes et boucliers, on se retrouve parfois avec les doigts dans des positions peu naturelles, mais on finit par s’y habituer. Il est plus difficile de maîtriser le système d’accélération, qui demande qu’on maintienne enfoncé une première gâchette pour enclencher un dérapage contrôlé, puis qu’on appuie sur l’autre juste au bon moment pour activer le turbo.
Crash Team Racing: Nitro Fueled contient une bonne demi-douzaine de modes jeux, allant de l’épreuve unique au tournoi complet, en passant par la course contre la montre, le combat véhiculaire, et des défis visant à accumuler le plus grand nombre de cristaux. Un mode aventure laisse explorer chaque piste afin de dénicher les trésors cachés, les lettres CTR et les passages secrets, mais la grande nouveauté de cette version se trouve évidemment du côté du jeu en ligne, qui n’existait pas dans la mouture originale et qui peut accueillir jusqu’à huit joueurs d’à travers la planète pour une compétition beaucoup plus féroce que l’intelligence artificielle. Les lobbies sont peuplés, et on n’attend guère avant de trouver des adversaires.
Parmi les autres nouveautés, on compte des costumes alternatifs et la possibilité de personnaliser le châssis, les roues, la peinture et les calques de chaque véhicule, mais il ne s’agit que d’options cosmétiques n’affectant pas la performance sur la piste, puisque Crash Team Racing: Nitro-Fueled utilise un système où ce sont les personnages (et non pas leurs bolides) qui possèdent des statistiques de vitesse, d’accélération et de maniabilité. À mesure que l’on progresse, une trentaine de héros et de vilains issus de l’univers de Crash Bandicoot deviennent peu à peu accessibles, dont sa sœur, Coco Bandicoot, le Docteur Neo Cortex, Ripper Roo, Komodo Joe, ou Faux Crash, chacun avec leurs forces et faiblesses.
Les rééditions ne sont parfois qu’un prétexte à peine voilé pour empocher plus d’argent, mais en reconstruisant complètement l’expérience originale pour lui faire profiter des technologies d’aujourd’hui, Crash Team Racing: Nitro-Fueled donne une seconde vie à ce grand classique, qui amusera toute la famille autant qu’il y a 20 ans.
7.5/10
Crash Team Racing: Nitro-Fueled
Développeur: Beenox
Éditeur: Activision
Plateformes: Nintendo Switch, Playstation 4, Xbox One (testé sur Xbox One)
2 commentaires
Pingback: Test Crash Team Racing: Nitro-Fueled - Patrick Robert
Pingback: Conan Unconquered, l'aventure les cheveux au vent - Pieuvre.ca