Assisterons-nous au retour d’une troisième chaîne de nouvelles dans le marché médiatique québécois? L’annonce faite par Bell, mercredi, de l’intention d’acquérir la chaîne généraliste V, ex-TQS, laisse entrevoir un investissement dans le journalisme télé québécois. Bell n’a cependant rien confirmé en ce sens.
Dans un communiqué publié sur son site web, le géant canadien des télécommunications évoque principalement son « engagement à fournir du contenu riche pour les plateformes aussi traditionnelles que novatrices du Québec ».
« À la suite de l’annonce d’aujourd’hui, Bell Média accueille une chaîne généraliste de langue française dans son portefeuille, créant ainsi de nouvelles opportunités pour les téléspectateurs, les annonceurs et les créateurs de contenu au Québec », mentionne pour sa part Karine Moses, présidente de Bell Média au Québec.
De son côté, Maxime Rémillard, président et fondateur du Groupe V Média, qui avait repris les rênes de TQS en 2008, a rappelé que « l’industrie dans laquelle nous évoluons est en constante, profonde et rapide mutation ».
« Alors qu’il est de plus en plus difficile d’assurer la pérennité d’une chaîne généraliste au sein d’un groupe non intégré, j’ai pris la meilleure décision pour l’avenir de V. Bell Média saura certainement permettre à V de continuer d’évoluer et de rejoindre massivement le public québécois », a-t-il ajouté.
Il est à noter que cette transaction doit encore obtenir l’aval du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, le CRTC. Ce même CRTC avait déjà bloqué, en 2012, une tentative de Bell pour acquérir les chaînes télé et radio d’Astral, ce qui a finalement été permis en 2013.
Si Bell pourrait effectivement posséder des reins suffisamment solides pour créer un nouveau réseau d’information, disposant même de l’infrastructure médiatique élargie nécessaire pour ce faire – comme le sont Radio-Canada avec RDI et ICI Première, par exemple, ou encore TVA avec LCN et les divers journaux du groupe –, tout n’est pas rose dans la sphère médiatique de Bell Média. Récemment, la chaîne CTV, propriété de Bell, a annoncé la disparition de plusieurs dizaines de postes dans le cadre d’un « virage vers le numérique ». Plusieurs emplois de caméraman ont ainsi disparu, et les journalistes doivent maintenant prendre leurs propres images.
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