Après que des températures records aient été atteintes en France, la capitale baignait dans la seconde vague de chaleur de l’été au moment d’accueillir le 23 juillet à l’Assemblée nationale française l’activiste suédoise de 16 ans, Greta Thunberg. Le vote sur la ratification du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (CETA) a eu lieu après la rencontre.
Dans l’éditorial du Monde diplomatique de juillet, Serge Halimi souligne l’évidence qu’acheter et consommer local, de même que traiter ses déchets sur place, est incompatible avec un mode de production et d’échange qui multiplie les «chaînes de valeurs». Ainsi, le libre-échange organise la noria des porte-conteneurs sur lesquels les composants du même produit traversent trois ou quatre fois l’océan avant qu’il n’arrive dans les rayons d’un magasin.
Selon l’ancien ministre français de l’Écologie, Nicolas Hulot le CETA risque d’ouvrir la porte à des substances dangereuses par l’intermédiaire d’un abaissement des normes, rapporte Radio-Canada.
Traitée de «prophétesse en culottes courtes», «gourou apocalyptique», «prix Nobel de la peur» et de marionnette au service des lobbys écologistes par des députés français de droite et d’extrême droite, dont certains ont appelé au boycottage de la rencontre, l’activiste adolescente Greta Thunberg accompagnée de trois camarades ne s’est pas laissé intimider.
«Certains ont décidé de ne pas venir ici aujourd’hui, certains ont décidé qu’ils ne nous écouteront pas. Vous n’êtes pas obligé de nous écouter, au pied et à la lettre, nous ne sommes que des jeunes. Mais vous avez le devoir d’écouter la science. C’est tout ce que nous demandons: de se rejoindre à travers la science», a répliqué l’activiste Thunberg en agitant le dernier rapport sur l’évolution du climat de l’ONU (Giec), rapporte El Pais.
À sa défense, le député de la majorité présidentielle, Matthieu Orphelin a répondu aux insultes à l’égard de l’adolescente qu’il faut lutter contre les changements climatiques, pas contre Greta Thunberg, rapporte La Vanguardia. Alors que la secrétaire d’État pour la transition écologique, Brune Poirson, a mentionné qu’elle n’est pas forcément en accord avec tout ce qu’elle dit, mais qu’elle partage son diagnostic.
En somme, les députés de l’Assemblée nationale française ont autorisé la ratification du CETA à 260 voies pour contre 213, soumis désormais au Sénat.
«Ce vote est un nouveau renoncement qui signe déjà le clap de fin de l’acte 2 du quinquennat, soi-disant dédié à l’accélération écologique. Greta Thunberg l’a justement rappelé aux députés quelques heures avant le vote : «le pire, c’est de faire semblant» et de continuer à agir en faveur du business as usual responsable de la crise climatique», a affirmé le chargé de campagne climat pour Greenpeace France, Clément Sénéchal.
Les écologistes ont remporté 10% des sièges lors de l’élection du Parlement européen, alors que le libre-échange est le principe fondateur de l’Union européenne.
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