Liam Neeson venge un membre de sa famille en tuant lentement tous les membres d’un gang criminel. L’idée est convenue, et possiblement un peu trop utilisée, mais pour Cold Pursuit, un drame teinté d’humour noir réalisé par Hans Petter Moland, on a choisi de s’inspirer davantage de Fargo, voire des films de Tarantino, que de la série Taken.
Comme toujours, Neeson possède « a particular set of skills ». Cette fois, il s’agit de… déneiger les routes d’une ville touristique nichée dans les montagnes, à quelques heures de Denver, au Colorado. Forcé de plonger dans le monde interlope du trafic de drogue dans la région après la mort de son fils, mêlé à des personnages peu recommandables, Neeson, ici renommé Nels Coxman, n’a plus rien à perdre.
L’histoire est classique, avons-nous déjà mentionné, mais ce qui change la donne, ici, c’est le côté un peu absurde de l’ensemble de la chose. Entre les policiers locaux complètement dépassés, qu’il s’agisse du vieux de la vieille qui a appris à se tenir tranquille, ou de la jeune recrue brûlant de faire ses preuves, ou encore du « grand méchant » qui est davantage porté sur le contrôle absolu de la nutrition de son fils que sur les grands plans de conquête du marché de la drogue, il y a suffisamment d’humour noir pour que l’histoire classique de vengeance soit bien appréciée.
Ajoutez à cela la décision d’affubler presque tous les protagonistes de noms de code parfois ridicules, en plus d’afficher un message de « condoléances » à l’écran à chaque fois qu’une personne est tuée, et l’ensemble se transforme en un divertissement rigolo. Il faut voir Liam Neeson scier son fusil de précision pour en faire un fusil… hé bien, à canon scié, mais conserver la lunette de tir pour comprendre que l’on est dans un film où les gens y vont à l’instinct. Un peu comme ce tueur à gages qui décide de « vendre » son client à sa cible, et qui en paye le prix par la suite…
Cependant, on aura beau saupoudrer l’humour, rien ne peut vraiment changer le fait que le scénario est particulièrement simple. Liam Neeson dispose-t-il d’une obligation contractuelle consistant à ne jouer que des pères éplorés jurant de se venger ou de libérer ceux qu’il aime? L’acteur a pourtant déjà prouvé qu’il savait jouer, qu’il s’agisse de Love Actually, Kingdom of Heaven, ou même The Phantom Menace… Faites-le sortir de sa zone de confort, bon sang! Allez-y carrément pour l’absurde, ou demeurez dans le drame se jouant dans les contreforts enneigés… Autrement, l’effet est malheureusement quelque peu raté.
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