La glace qui recouvre le Groenland ne fait pas que fondre. Elle glisse en fait rapidement à travers la calotte glaciaire vers les extrémités des étendues glacées. De ce fait, la glace est transportée plus rapidement que prévu vers les zones « frontalières », aux abords de l’océan, où la fonte est facilitée.
Neil Humphrey, un professeur de géologie et de géophysique de l’Université du Wyoming, en compagnie de Nathan Maier, un étudiant au doctorat en géologie de la même université, ont récemment dirigé un groupe de recherche qui a découvert qu’il n’est pas nécessaire de posséder un sol « glissant », par exemple recouvert de boue, pour faciliter la glisse. En fait, les chercheurs ont constaté que c’est sur le sol rocheux que la glace se déplaçait le plus rapidement, ce qui vient transformer les théories sur les mouvements de la glace du Groenland.
« Ce qui est le plus important là-dedans », mentionne M. Humphrey, « c’est que vous avez beaucoup de glace dans l’océan, ou à de basses altitudes où elle peut fondre très rapidement. C’est un peu comme une grande quantité de mélasse qui tombe du continent. Elle ne fait pas que fondre. Elle glisse en direction de l’océan. »
« Nos mesures d’un flot sur un sol rocheux étaient particulièrement surprenantes parce que les gens n’associent pas généralement ces régions avec un coefficient de glisse élevé », ajoute M. Maier.
Après avoir installé plus de 200 senseurs et foré dans la glace, les chercheurs espèrent que leurs observations permettront de développer des théories plus étayées pour expliquer la vitesse à laquelle glisse la glace. Selon M. Maier, cela pourrait également améliorer l’efficacité de la modélisation des calottes de glace et ainsi tenter de prédire les futures pertes de glace au Groenland.
Toujours selon M. Maier, les études sur le coefficient de glisse sont importantes pour l’avenir de l’île-continent, puisque cela signifie que la glace peut se déplacer rapidement, et donc réagir promptement aux changements climatiques.
Pour M. Humphrey, le déplacement de la glace provoque deux résultats. D’abord, cela permet à ces couches de glace de tomber dans l’océan et de former des icebergs, qui vont ensuite s’éloigner. Ensuite, la glace glisse vers des climats plus cléments, où elle peut fondre plus rapidement.
Si cela peut sembler inquiétant, M. Humphrey note que l’ensemble de la calotte de glace du Groenland est épaisse de 1,5 à 3 kilomètres.
« Lors d’une année de fonte importante, la calotte peut diminuer de quelques mèetres. Cela signifie que le Groenland sera encore là dans 10 000 ans. Alors, ce n’est pas la catastrophe que les médias amplifient. »
Toujours selon ce chercheur, qui a travaillé sur cette île gigantesque pendant 30 ans, la fonte n’a été que de trois mètres, environ, pendant cette période.
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