Imaginez ceci: un astéroïde contenant des bactéries est éjecté du centre de la galaxie en direction des zones les plus éloignées de l’espace, pour être ensuite être « capturé » par un système solaire distant, en emportant potentiellement la vie vers un nouveau monde.
Cela pourrait sonner comme de la science-fiction, mais les données portent à croire que cela pourrait se produire bien plus souvent que ce qu’estimaient les scientifiques, selon Idan Ginsburg.
Chercheur post-doctoral à l’Institute for Theory and Computation, M. Ginsburg est l’auteur principal d’une étude qui présente les calculs les plus avancés à ce jour sur la possibilité que ce processus – appelé panspermie – se produise dans la Voie lactée.
Ce que l’équipe a découvert, indique M. Ginsburg, est surprenant: les calculs en question ont déterminé qu’il pourrait exister jusqu’à 10 000 milliards d’objets de la taille d’astéroïdes qui transportent des formes de vie. L’étude soutient également qu’il pourrait aussi y avoir jusqu’à 100 millions de ces objets de la taille d’Encélade, la lune de Saturne (environ 500 kilomètres de diamètres), et jusqu’à 1000 objets du même genre de la taille de la Terre. Tous ces objets stellaires transporteraient des formes de vie ou des matériaux prébiotiques.
« Nous ne sommes pas les premiers à aborder ce sujet, mais nous sommes les premiers à nous y intéresser de façon si détaillée », mentionne M. Ginsburg. « D’autres chercheurs ont évoqué la possibilité d’une panspermie galactique, mais lorsque nous avons effectué nos calculs, nous avons obtenu des valeurs très importantes. Cela porte à croire que cela est non seulement possible, mais probable. »
Et s’il peut sembler improbable que la vie, même sous la forme des plus petites bactéries, puisse survive dans les conditions inhospitalières de l’espace profond, M. Ginsburg soutient que des études ont plusieurs fois démontré l’inverse, en fait.
« Nous savons que des microbes provenant de planètes peuvent survivre à une éjection dans l’espace; ils peuvent survivre dans l’espace et, en théorie, résister au retour dans l’atmosphère pour être transplantés d’une planète à une autre. »
Zoom sur notre galaxie
Pour comprendre comment ce processus d’ensemencement pourrait se produire, les chercheurs ont tourné leur regard vers le centre de notre galaxie.
« Notre système solaire est relativement stable, mais il existe d’autres endroits, particulièrement au centre de la Voie lactée, où les choses plus bien plus dynamiques, et où des objets sont régulièrement éjectés et récupérés », mentionne M. Ginsburg. « Au centre de la galaxie, on devrait trouver quantité de planètes, de planètes naines, de comètes, de lunes et d’astéroïdes; ce centre galactique peut donc servir de site d’essaimage et envoyer ces objets ailleurs dans la galaxie. »
Ce processus, poursuit M. Ginsburg, est alimenté par l’effet de « propulseur » gravitationnel provoqué par le trou noir supermassif situé au centre de la galaxie.
« Avec un trou noir, vous pouvez facilement accélérer les choses jusqu’à 10 000 kilomètres par seconde », dit-il. « C’est suffisamment rapide pour voyager à travers la galaxie, mais il y a encore une chance pour qu’un objet du genre soit capturé par un système solaire plus près de l’extrémité de la galaxie, et il est donc possible de transférer des formes de vie à travers de grandes distances en un temps relativement réduit. »
La prochaine étape, disent les chercheurs, consisterait à observer le processus directement. « Cela sera difficile, mais je réponds aux gens qu’il y a quelques décennies, les scientifiques croyaient qu’il serait difficile, voire impossible de trouver des exoplanètes ou d’observer des vagues gravitationnelles », explique encore M. Ginsburg. « Nous espérons que les gens pourront éventuellement rechercher des indications de ce processus, et qu’en étudiant notre galaxie, cela puisse nous aider à comprendre les origines de la vie. »
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