Le plus récent roman d’Ahmed Tiab est paru dans la collection Aube noire, chez les Éditions de l’Aube et s’intitule Adieu Oran. Ce n’est pas la première fois que cet Algérien qui vit en France depuis près de trente ans, écrit sur sa ville natale, Oran. Et, visiblement, il a encore des choses à en dire.
Dans le cas de cet opus, une notice d’avertissement pourrait favorablement accompagner la jaquette du livre: quelque chose comme « Âmes sensibles, soyez prévenues, sans toutefois vous abstenir ».
Autour d’une histoire de meurtre, on nous fait partager le destin de jeunes enfants qui ont été enlevés pour servir de chair fraîche à des cadres d’une compagnie chinoise qui fait son pain et son beurre avec le développement urbain sauvage, aux environs d’Oran. Construction à la va-vite, appauvrissement des terres environnantes, expansion dans des zones insalubres, retranchement des pauvres au sein de zones de violences, voilà une partie de la triste réalité dépeinte dans ce roman.
En parallèle, on nous décrit les difficultés du commissaire à mener son enquête, surtout lorsque des gens mal intentionnés s’en prennent à son entourage. Les personnages créés par l’auteur semblent parfois incroyables mais sont, finalement, tout à fait crédibles dans ce monde fait de magouilles, de grenouillage, de vengeances, de meurtres, de viols, de trafic d’êtres humains et d’abus d’enfants… et d’amour.
Avec la description que rend Ahmed Tiab du quotidien des laissés pour compte, des démunis et des sans-papiers, on peine à trouver un peu d’espoir dans cette histoire. Mais une lumière au bout du tunnel est allumée par une mystérieuse femme qui apparaît là où il faut, lorsqu’on s’y attend le moins. Y aurait-il une lueur d’espoir au pays d’Oran? Ce sera au lecteur de le découvrir en savourant ce roman intense et remarquable.
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