Un ton inutilement négatif, un florilège de mensonges, un manque flagrant de respect… Les électeurs américains ont une bien piètre opinion des discours de leurs politiciens, eux qui considèrent que la situation s’est fortement détériorée ces dernières années, révèle une récente étude réalisée par le Pew Research Center.
Ainsi, un coup de sonde réalisé à la fin du printemps indique que le débat politique est très largement devenu plus négatif (85% des répondants). Cette même proportion estime que le respect est en baisse, tandis que 76% des gens interrogés jugent que les faits ont moins leur place dans les échanges d’idées, idées qui, d’ailleurs, ne sont plus au centre des questionnements, croient 60% des personnes.
À qui la faute? Un peu plus de la moitié des Américains (55%) estiment que l’arrivée en politique du milliardaire Donald Trump est venu changer la donne, et certainement pas pour le mieux.
Au contraire, à peine un quart des répondants (24%) pensent que l’implication de « The Donald » en politique a permis d’améliorer le ton du discours politique, tandis que 20% des répondants jugent que la situation n’a pas changé.
Les nombreux commentaires du président, souvent transmis par Twitter, sont également venus bousculer les perceptions des Américains: 76% disent avoir été inquiétés par ses déclarations, 70% ont dit être confus, 69% ont été gênés, et même 67% ont indiqué être épuisés par les déclarations présidentielles. À l’autre extrémité du spectre, 54% des répondants ont aussi admis avoir été parfois divertis.
Un peu de respect!
Autant chez les partisans démocrates que ceux qui appuient les républicains, on juge qu’il est très important que les élus respectent leurs adversaires, indique encore l’étude du Pew Research Center. Cependant, si 78% des démocrates estiment qu’il est très important que les élus républicains traitent les opposants démocrates avec respect, seuls 47% jugent que leurs propres responsables politiques fassent preuve du même respect envers les républicains. Une même division semble exister chez les républicains: 75% des partisans souhaitent que les démocrates traitent leurs opposants de façon respectueuse, mais uniquement 49% croient que les républicains doivent convenablement traiter les responsables démocrates.
Impossible, même, de s’entendre sur une seule définition du mot « offensant » pour caractériser un discours politique. Quelque 60% des Américains affirment néanmoins que « trop de gens sont facilement offensés par le langage employé par d’autres », mais seulement 51% des répondants estiment qu’il est facile de déterminer ce qui est offensant pour les autres, alors que 48% soutiennent que cela est trop complexe. Une division relativement similaire peut être observée pour les questions de sexisme et de racisme.
Enfin, il semble toujours exister certaines limites lorsque vient le temps de débattre avec un adversaire. Mentir sur le passé de l’autre est mal vu par 81% des répondants, alors que dénigrer physiquement l’adversaire est jugé de façon négative par 73% des répondants. Dire que l’autre est stupide suscite là encore une forte oppostion (62%). Cependant, lorsque vient le temps d’enterrer son opposant en criant ou de le tourner en ridicule, seulement la moitié des répondants estiment que cela ne devrait jamais être fait. Quant à qualifier les positions de son adversaire de « maléfiques », seuls 35% des Américains estiment que cela n’est pas convenable en toutes circonstances.
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