Au nord du cercle polaire, Mads Mikkelsen attend. Ou c’est plutôt son personnage de Overgard, pilote dans l’Arctique, qui attend les secours. Coincé depuis l’écrasement de son petit avion, il vivote du mieux qu’il peut en espérant être secouru dans le cadre du drame Arctic, lancé au Festival de Cannes, l’an dernier, puis en salles, cet hiver.
Coincé dans l’Arctique, donc, l’homme a développé sa routine. Non loin de l’épave de l’avion dans laquelle il dort, il a installé des cannes à pêche de fortune pour se nourrir. Et tous les jours, pendant plusieurs heures, il s’installe sur une butte avoisinante et envoie des signaux de détresses à l’aide d’une radio branchée à une dynamo qu’il active inlassablement.
À force de détermination, il finira par attirer l’attention d’un hélicoptère des services de secours… qui s’écrasera en pleine tempête. Des décombres, il extirpera une copilote blessée qu’il embarquera avec lui dans une expédition vers un refuge saisonnier, qui pourrait bien représenter la seule façon de se sortir de l’enfer blanc.
Tourné de façon particulièrement intimiste, Arctic, réalisé (et co-écrit) par Joe Penna, est un récit de survie minimaliste où les dialogues se comptent probablement sur les doigts d’une main. La chose est logique, après tout: parler, cela consomme de l’énergie, en plus de nuire à la conservation de la chaleur. Voilà donc notre héros qui va bien prononcer quelques phrases, mais jamais rien de particulièrement utile à l’intrigue, à l’exception d’un moment où il fond en larmes, vers la fin de son périple.
Le reste du temps, Mikkelsen demeure relativement impassible, soucieux de préserver toutes ses forces pour se battre contres les éléments et le mauvais sort.
Dès lors, Arctic prend des allures de suspense. Mikkelsen et sa rescapée retrouveront-ils la civilisation humaine? Qualifié de « tournage le plus difficile » de la carrière de l’acteur Danois, Arctic montre, sans artifice, mais aussi sans fard, que la civilisation humaine tient à bien peu de choses. Il faut voir le soupir de satisfaction lorsque l’aviateur tombe sur des nouilles instantanées, dans la carlingue de l’hélicoptère écrasé, et qu’il les dévore sèches, après avoir passé on ne sait trop combien de jours à manger du poisson cru. Il faut voir aussi toute la différence que peut faire un petit réchaud au butane. Car qui maîtrise le feu maîtrise la capacité de cuire des aliments et de se réchauffer, deux activités généralement essentielles à notre survie.
Film essentiel, cet Arctic? Pas spécialement, hélas. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un film intéressant, prenant, et dont le tournage en « vrai », dans la nature glacée du nord de notre planète, ajoute tout le réalisme qu’on pourrait souhaiter pour ce genre d’oeuvres. À voir.
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