Une nouvelle forme de mémoire informatique vient d’être mise au point à l’Université de Lancaster, au Royaume-Uni. Au dire des chercheurs, celle-ci pourrait résoudre la crise énergétique qui affecte le secteur des technologies numériques.
L’appareil électronique en question, décrit dans une étude publiée par Scientific Reports, pourrait avoir une incidence notable sur la vie de tous les jours en raison de sa très faible consommation d’énergie.
À la maison, les économies d’énergie réalisées grâce à des appareils électroménagers et des ampoules plus efficaces ont été complètement annulées par l’utilisation accrue des ordinateurs et autres gadgets électroniques. Pire encore, d’ici 2025, un « tsunami de données » devrait consommer le cinquième de l’électricité produite à l’échelle mondiale.
Les scientifiques jugent toutefois que la nouvelle forme de mémoire électronique pourrait réduire de 20% la consommation d’énergie dans les bases de données.
On pourrait ainsi, par exemple, disposer d’ordinateurs n’ayant pas besoin de démarrer, et qui pourraient passer en mode veille de façon instantanée, ou encore de façon imperceptible, et ce même entre deux touches enfoncées sur un clavier.
La percée technologique est le fruit de la recherche d’une « mémoire universelle », qui préoccupe des chercheurs et des ingénieurs depuis des décennies.
« La mémoire universelle, qui possède des données stockées de façon robuste, mais qui peuvent aussi être modifiées aisément, est largement considérée comme étant impossible à développer, mais ce nouvel appareil démontre ces deux propriétés contradictoires », juge Manus Hayne, professeur de physique à l’Université de Lancaster.
Les inventeurs de l’appareil ont utilisé la mécanique quantique pour résoudre le problème consistant à choisir entre le stockage de données stable et à long terme, et l’écriture et l’effacement à basse consommation énergétique.
Cette nouvelle invention pourrait remplacer le marché, évalué à 100 milliards de dollars, de la mémoire vive DRAM, qui est utilisée dans tous les ordinateurs, ainsi que la mémoire à plus long terme des disques flash.
S’il est énergétiquement peu coûteux de stocker des données dans de la mémoire DRAM, ces données sont volatiles et doivent continuellement être « rafraîchies » pour éviter qu’elles ne soient perdues: cela est clairement inefficace. Les disques flash emmagasinent des données de façon robuste, mais l’écriture et l’effacement est long, coûteux en énergie et endommage peu à peu le disque, ce qui les rend impropres à leur utilisation pour de la mémoire active.
« L’idéal est de combiner les avantages des deux sans leurs défauts, et c’est ce que nous avons réussi à démontrer », soutient le professeur Hayne. « Notre appareil possède une durée de stockage théorique qui devrait dépasser l’âge de l’univers, mais on peut aussi y inscrire ou effacer des données pour 100 fois moins d’énergie que sur de la DRAM. »
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