Guerres, violences, persécutions… les troubles qui agitent notre planète ont jeté un nombre record de gens sur les routes, loin d’un foyer trop souvent réduit à un tas de ruines fumantes. Selon le plus récent rapport du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), quelque 71 millions d’hommes, femmes et d’enfants étaient déracinées à la fin de 2018, un triste constat.
Cela représente le double du nombre de personnes déracinées il y a 20 ans ainsi que 2,3 millions de personnes supplémentaires par rapport à l’an dernier. Ce chiffre est supérieur à celui de la population de la Turquie, lit-on dans une note d’information publiée mardi sur le site internet des Nations unies.
« De plus, ce nombre de 70,8 millions reste une estimation prudente, notamment car il ne reflète que partiellement la crise au Venezuela. Au total, quelque 4 millions de Vénézuéliens, selon les statistiques fournies par les gouvernements des pays qui les accueillent, ont quitté leur pays, ce qui en fait l’une des plus importantes crises de déplacement de population au monde », mentionne encore l’agence internationale.
Toujours au dire du HCR, les différents conflits qui ensanglantent la planète ont forcé l’exode de 13,6 millions de personnes, l’an dernier. Cette croissance à long terme du nombre de personnes devant être protégées représente une menace à la stabilité mondiale, juge Filippo Grandi, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés.
Et si les fausses informations ou la discrimination envers les réfugiés et les migrants ne manquent pas, tout n’est pas noir, affirme-t-il. « Nous constatons également une implication sans précédent de la part de nouveaux acteurs, notamment dans les secteurs du développement, des entreprises privées et des particuliers, ce qui reflète non seulement la mise en œuvre du Pacte mondial sur les réfugiés, mais aussi son esprit », a-t-il déclaré.
Le pacte en question, dont l’adoption au Canada, entre autres, a justement provoqué son lot de mensonges récupérés par le Parti conservateur et d’autres groupes, y compris des groupes de l’extrême droite, vise un partage plus équitable des responsabilités pour l’accueil et le soutien envers les réfugiés, dont environ 80% vivent dans des pays voisins de leur lieu d’origine, plaide le HCR.
« Nous devons nous appuyer sur ces exemples positifs et renforcer notre solidarité envers des milliers de personnes innocentes qui, chaque jour, sont contraintes de fuir leur foyer », a ajouté le haut-commissaire.
Les déplacements massifs à travers les frontières internationales ne sont pas aussi fréquents que le nombre de 70,8 millions de personnes le laisse entendre. Près de deux tiers des personnes déracinées sont des déplacés internes au sein de leur propre pays. Elles n’ont pas quitté leur patrie. Parmi 25,9 millions de réfugiés, près d’un réfugié sur cinq sont des Palestiniens relevant de la compétence de l’UNRWA.
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