Qu’est-ce que les acteurs de renom du film The Poison Rose ont bien pu perdre comme pari pour se ramasser dans ce navet? Difficile à dire, mais il est dommage de les voir se compromettre sans possibilité de rédemption dans ce film désormais disponible en DVD.
Le film a beau débuter avec le plan extérieur d’un cinéma affichant The Maltese Falcon, rien n’y fait, malgré les tentatives ratées de pasticher les plus grands classiques des films noirs et des enquêtes à la Humphrey Bogart, The Poison Rose n’est pas bon pour autant. Certes, peut-être ceux qui ont envie de raviver la nostalgie trouveront leur compte dans cette modernisation en couleurs du genre, qui a surtout connu l’époque du noir et blanc, mais même si on essaie de nous vendre le tout comme l’adaptation d’un best-seller, on n’est pas dupes non plus. Bien que Richard Salvatore a lui-même adapté son roman, cela n’en fait pas un succès pour autant.
Salvatore, qui a pourtant produit d’innombrables productions oubliables, a refait ici équipe avec George Gall. Malgré la qualité et l’intérêt discutable de ses productions, ce dernier a d’ailleurs toujours su s’entourer de jolies distributions.
Ainsi, si Famke Janssen et Peter Stormare sont moins surprenants à retrouver au générique d’une série B, on se désole de voir John Travolta, toujours plus vieux à chaque apparition au grand comme au petit écran, continuer d’amener sa carrière au fond du baril, tout comme sa fille Ella Bleu Travolta, qu’il mêle à ce foutoir. Brendan Fraser ne s’aide certainement pas en incarnant un docteur avec un accent des plus ridicules, alors que le comble se trouve du côté de Morgan Freeman, qui continue de démontrer que malgré sa notoriété, il ne fait pas toujours les choix les plus judicieux.
Trame sonore envahissante au saxophone, narration en voix off, personnages qui doivent renouer avec leur passé, amours non-résolus, jeunesse, violence et vengeance. Tous les ingrédients sont pourtant là dans ce film de détective, mais il est décidément très difficile de prendre quoique ce soit au sérieux alors qu’ironiquement on ne donne jamais dans l’humour. Comme quoi cela aurait été bien plus endurable si on avait osé la parodie un peu comme les brillantes miniséries The Spoils of Babylon et The Spoils Before Dying, mais il n’en est rien. The Poison Rose est très mauvais, même s’il semble décidément convaincu d’avoir du potentiel, ce qui est simplement faux.
Rien ici n’est en faveur du spectateur, qui se surprend rapidement à penser à autre chose et à vouloir s’occuper autrement au fil de cette histoire sans intérêt qui ennuie par ses revirements à deux sous et ses dialogues somnifères face à des comédiens pourtant appréciés qui interprètent ici le matériel sans conviction.

L’édition DVD est dénuée de suppléments, ce qui est sûrement avantageux, puisqu’il aurait été insupportable de voir ses créateurs tenter de vanter leur motif et leur prétention face à leur production. Une version française du film est également disponible, renommé Enquête sous haute tension, un titre qui ne représente ni le titre original, ni ne décrit le film convenablement.
On voudra donc passer son tour et espérer très fort que le désir de Gallo et Salvatore de réaliser la suite du roman ne se déroule jamais. Du moins, certainement pas avec eux aux commandes.
4/10
The Poison Rose est disponible en DVD et en Blu-Ray via VVS Films depuis le 28 mai dernier.