Un mois et demie après le début d’une offensive contre le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, offensive menée par le maréchal Haftar et ses troupes, partis de l’est du pays, la Libye risque de plonger dans une guerre civile et d’être fracturée de façon permanente, craignent les Nations unies.
De passage mardi devant le Conseil de sécurité, l’envoyé de l’ONU en Libye a estimé que ce pays d’Afrique du Nord avait déjà connu « trop de morts et de destructions ».
« La Libye est sur le point de sombrer dans une guerre civile qui pourrait mener à une fracture permanente », a ajouté l’envoyé, Ghassan Salamé.
« Il faudra des années pour réparer les dégâts déjà causés, et cela seulement si la guerre cesse maintenant. »
Depuis le début des combats, 460 Libyens, dont 29 civils, ont été tués, plus de 2400 ont été blessés, et plus de 75 000 personnes ont été déplacées.
Déjà désastreuses avant le conflit, les conditions des migrants et des réfugiés en Libye n’ont fait que s’aggraver. Près de 3400 d’entre eux sont bloqués dans des centres de détention exposés aux combats ou à proximité.
« Je ne suis pas Cassandre, mais la violence à la périphérie de Tripoli n’est que le début d’une longue et sanglante guerre sur la rive sud de la Méditerranée, mettant en péril la sécurité des voisins immédiats de la Libye et de la région plus large de la Méditerranée », a prévenu Ghassan Salamé.
Le maréchal Haftar a lancé ses forces à l’assaut de Tripoli le 4 avril. À la tête de l’Armée nationale libyenne, l’homme fort de l’Est libyen cherche à faire tomber la coalition soutenue par la communauté internationale, avec, à la clé, la mainmise sur les revenus tirés de l’exploitation pétrolière.
Le représentant spécial a par ailleurs indiqué que le vide sécuritaire créé par le retrait d’un grand nombre des troupes du maréchal Haftar du sud du pays, associé à la focalisation des forces occidentales sur la défense de Tripoli, est déjà exploité par Daech et Al-Qaïda, rapporte l’ONU sur son site internet.
« Dans le sud de la Libye, les drapeaux noirs de Daech apparaissent et je suis consterné d’annoncer que depuis le 4 avril, il y a eu quatre attaques distinctes de Daech : deux attaques à Ghodwa, une à Sebha et il y a quelques jours à Zella », a-t-il précisé.
Partout dans le monde, la démocratie en prend pour son rhume
Un commentaire
Pingback: Le conflit israélo-palestinien n'a qu'une solution politique, soutient l'ONU - pieuvre.ca