Le fait que Greta Thunberg soit devenue à 16 ans une activiste environnementale ne doit pas être vu comme un exploit « parce qu’elle est autiste ». C’est peut-être l’autisme qui l’a aidée à devenir une activiste de renommée internationale.
« Un sentiment viscéral de dégoût envers la tromperie et l’hypocrisie sont courants chez les autistes », écrit l’écrivain et journaliste américain Steve Silberman, auteur de NeuroTribes: The Legacy of Autism and the Future of Neurodiversity. Il donne en exemple cette citation de Thunberg dans une entrevue qu’elle avait accordée il y a quelques mois au magazine New Yorker: « je vois le monde un peu différemment… Il est très courant pour les gens du spectre de l’autisme d’avoir un intérêt spécial… Je peux faire la même chose pendant des heures. » Cet « intérêt spécial » pour les changements climatiques, elle l’aurait découvert à l’âge de 9 ans, et ne pouvait pas comprendre pourquoi tout le monde sur la planète n’avait pas la même obsession qu’elle.
Et il se trouve qu’elle n’est pas la seule personne associée à l’autisme à avoir pris la parole pour défendre la planète. Une autre adolescente, l’Irlandaise Dara McAnulty, sans avoir atteint la notoriété de Thunberg, est devenue une voix environnementale connue sur Twitter dès l’âge de 15 ans. Par ailleurs, en 2017, l’animateur télé britannique Chris Packham qui est derrière l’organisme à but non lucratif Wild Justice, voué à la défense des espèces menacées, a « révélé » son Asperger dans le cadre d’un documentaire de la BBC.
Ces gens doivent être vus comme des indices d’un vent de changement face au spectre de l’autisme, plutôt que comme des gens qui ont « surmonté » un handicap, écrit Silberman: « Plusieurs autistes, à travers l’histoire, ont été ignorés et marginalisés, condamnés comme bizarres, cinglés ou pire. Mais l’idée que des gens comme Greta Thunberg puissent avoir des regards perspicaces, non en dépit de l’autisme mais grâce à lui, gagne du terrain, dans le contexte d’un mouvement global pour honorer la neurodiversité. »
« Vous n’écoutez pas la science », a déclaré Thunberg en avril aux députés britanniques, « parce que vous êtes seulement intéressés par les réponses qui vont vous permettre de poursuivre comme si rien n’était arrivé. » Un jugement dans lequel plusieurs personnes pourraient se reconnaître…
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