Les régions du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord compterait une vaste population qui ne mangerait pas à sa faim, soutient l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans un rapport publié mercredi.
Dans cette région, quelque 52 millions de personnes souffriraient de sous-alimentation, indique l’agence internationale. Selon cette dernières, les conflits – dont la guerre civile en Syrie – et le fossé grandissant entre les zones urbaines et rurales nuisent aux efforts visant à éradiquer la faim dans la région d’ici 2030.
Les conflits sont toujours le principal facteur de souffrances liées à la faim dans la région, précise la FAO. Plus de deux-tiers des personnes souffrant de la faim dans la région, soit près de 34 millions de personnes, vivent dans des pays affectés par des conflits, en comparaison aux autres 18 millions de personnes souffrant de la faim, qui ne vivent pas dans des pays directement affectés par un conflit.
Les cas de retard de croissance, d’émaciation et de sous-alimentation sont également beaucoup plus graves dans les pays frappés par des conflits que dans les autres pays, indique encore la FAO.
« Les conflits et l’instabilité civile dans la région ont des effets à long terme sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays affectés, mais aussi des pays voisins » a déclaré Abdessalam Ould Ahmed, Sous-Directeur général et Représentant régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord.
« Les conflits ont perturbé la production alimentaire et animale dans certains pays et cela a eu pour effet d’affecter la disponibilité en nourriture dans la région », a-t-il ajouté, selon ce que rapporte l’ONU sur son site internet.
Faim et… obésité
« La croissance rapide de la population, les ressources naturelles qui sont fragiles et se font rares, la menace croissante du changement climatique, le taux de chômage en hausse et le fonctionnement limité des services et des infrastructures en milieu rural ont pour effet d’aggraver les souffrances liées à la faim », a encore précisé M. Ould Ahmed.
Paradoxalement, le rapport souligne par ailleurs que la région ne fait pas seulement face à une crise alimentaire, certains pays de la région affichent également des taux d’obésité particulièrement élevés, compromettant la santé des populations, leurs styles de vie ainsi que l’économie et les systèmes de santé de ces pays. Lutter contre l’obésité implique de mettre en place des systèmes alimentaires capables de garantir une alimentation saine et nutritive, d’améliorer la sensibilisation du public sur les problèmes liés à l’alimentation et de les informer sur les risques associés au surpoids et à l’obésité, mentionne la FAO.
L’agence internationale propose entre autres d’améliorer l’accès aux marchés pour les agriculteurs, de promouvoir les investissements dans l’agriculture et de favoriser le transfert des technologies. Il est aussi suggéré d’améliorer la gestion des ressources en eau. Le tout nécessitera probablement des changements politiques « importants » qui permettront de faciliter le passage d’une agriculture de subsistance vers des systèmes de production plus commerciaux et diversifiés, soutient la FAO.
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