Les autorités françaises nient l’existence d’un lien entre la crise sociale et le suicide de 26 agents de police, dont deux gendarmes, depuis le 1er janvier, alors que les manifestations des gilets jaunes coïncident avec l’augmentation du taux de suicide chez les forces de l’ordre, rapporte La Vanguardia le 14 avril.
Le ministre de l’Intérieur de France, Christophe Castaner a annoncé la création d’une cellule d’alerte pour la prévention du suicide. L’objectif est de développer un plan d’action pour détecter les causes du problème et effectuer un travail préventif efficace. Le stress, les horaires, la conciliation familiale difficile, le mépris social, la rémunération faible et l’accès facile aux armes à feu sont des causes qui peuvent amener un policier à passer à l’acte.
À l’occasion de la révolte des gilets jaunes, les syndicats policiers ont dénoncé la charge lourde que doivent porter certaines équipes. À la suite de la première manifestation le 17 novembre, les manifestants se mobilisent depuis 22 semaines consécutives exigeant le déploiement de dizaines de milliers d’agents dans les grandes villes françaises, parfois plus de 100 000, pour les contenir.
Selon le ministre Castaner, il n’y a pas de lien clair entre l’épidémie récente de suicides et l’insurrection jaune, puisque ce ne sont pas dans les équipes antiémeutes que l’on retrouve le plus de suicidés. Cependant, la crise sociale a aggravé l’idée que les policiers doivent effectuer le «travail sale» des politiciens et cette impression répandue affecte l’estime de soi.
Le président français Emmanuel Macron a décidé de prendre quelques jours pour y réfléchir à l’Élysée, pour préparer de nouvelles mesures afin de donner réponse au malaise social. Il a annoncé que ces mesures devraient être mises en place avant les vacances de Pâques, lit-on dans La Vanguardia du 14 avril.