D’une largeur d’à peine 17 à 20 mètres, le météore Chelyabinsk a provoqué d’importants dégâts et fait plusieurs blessés lorsqu’il a explosé en frappant l’atmosphère terrestre, en février 2013. Pour éviter de tels impacts, la chercheuse Amy Mainzer et ses collègues ont utilisé une méthode simple pour détecter ces objets circulant près de la Terre.
Mme Mainzer est la principale responsable du programme de la NASA pour détecter les astéroïdes au Jet Propulsion Laboratory à Pasadena, en Californie, et devait détailler les travaux du Planetary Defense Coordination Office de la NASA cette semaine, dans le cadre d’un colloque de l’American Physical Society, y compris la méthode de détection des objets situés près de la Terre (NEO) de son équipe et la façon dont cette méthode aidera à éviter les prochaines collisions avec notre planète.
« Si nous détectons un objet quelques jours à peine avant un impact, cela limite grandement nos choix; nos efforts de recherche ont ainsi porté sur la détection des NEO lorsqu’ils sont situés plus loin de notre globe, ce qui nous offrira le plus de temps possible, tout en nous permettant d’évaluer le plus d’options de mitigation possibles », a expliqué Mme Mainzer.
Il s’agit toutefois d’une tâche difficile, à l’image de la recherche d’un morceau de charbon dans le ciel étoilé, a poursuivi Mme Mainzer. « Les NEO sont très difficiles à détecter, puisqu’ils sont généralement très petits et particulièrement éloignés », a-t-elle indiqué. « Ajoutez à cela le fait que certains sont aussi sombres que de l’encre d’imprimante, et tenter de les détecter sur le fond du cosmos est franchement difficile. »
Plutôt que d’utiliser la lumière visible pour détecter les objets en direction de la Terre, l’équipe de Mme Maizer a identifié une signature caractéristique des NEO – leur chaleur. Les astéroïdes et les comètes sont réchauffés par le Soleil et sont donc particulièrement brillants dans l’infrarouge, ce qui les rend plus faciles à observer à l’aide du télescope Near-Earth Objet Wide-field Infrared Survey Explorer (NEOWISE).
La découverte des propriétés de la surface des NEO offre un aperçu de leur taille et de leur composition, deux aspects essentiels lorsque vient le temps de mettre au point une stratégie de défense pour protéger la Terre.
L’une de ces stratégies consisterait à physiquement « bouger » un NEO pour modifier sa trajectoire et lui faire éviter notre planète. Mais pour calculer l’énergie nécessaire à ce « coup de coude » spatial, il est nécessaire de connaître la masse de ces objets, et donc leur taille et leur composition.
Un plan à long terme
Les astronomes estiment également qu’examiner la composition des astéroïdes permettra de mieux comprendre la formation du système solaire.
« Ces objets sont intrinsèquement intéressants, puisque certains d’entre eux sont aussi vieux que les matériaux originaux qui ont formé le système solaire », a dit Mme Mainzer. « En fait, nous avons constaté que la composition des NEO est particulièrement variée. »
La chercheuse souhaite maintenant profiter de percées en matière de technologie d’imagerie pour faciliter la recherche de NEO. « Nous proposons un nouveau télescope à la NASA pour accomplir un travail de recherche beaucoup plus poussé, histoire d’identifier les emplacements des astéroïdes et de calculer leur taille », a-t-elle précisé.
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