Les juifs américains sont de plus en plus victimes de discrimination dans un pays de l’Oncle Sam où les discours haineux se multiplient, révèle un nouveau rapport du Pew Research Center.
La haine semble ainsi avoir le vent dans les voiles chez nos voisins du sud, alors que 64% des Américains jugent que les juifs subissent au moins une certaine discrimination, soit 20 points de pourcentage de plus qu’en 2016. De plus, la part des gens estimant que les juifs subissent une forte discrimination a pratiquement doublé, passant de 13 à 24%. Si les partisans des démocrates sont davantage à risque que les républicains d’affirmer que les juifs font face à de la discrimination, les tenants des deux partis sont malgré tout plus nombreux à juger que les comportements antisémites sont en hausse.
Le coup de sonde effectué par le Pew Research Center vers la fin du mois de mars indique également que la majorité des répondants estiment qu’il existe une certaine discrimination, voire une discrimination importante contre les musulmans, les Noirs, les Hispaniques, les homosexuels, ainsi que les femmes. Les musulmans sont d’ailleurs considérés comme étant les plus grandes victimes de discrimination, 82% des Américains jugeant que ce groupe religieux subit de la discrimination, tandis que plus de la moitié estiment que les musulmans sont aux prises avec une forte discrimination, soit la plus forte proportion parmi les neufs groupes inclus dans le cadre du sondage.
Si les perspectives en matière de discrimination n’ont pas beaucoup évolué depuis 2016, les divisions partisanes n’ont eu de cesse de se creuser davantage. En décembre 2016, 57% des démocrates et indépendants pro-démocrates, comparativement à 20% des républicains et indépendants pro-républicains, jugeaient que les Noirs étaient aux prises avec une importante discrimination. La différence entre les deux groupes est passée de 37 points de pourcentage à 50 points, à peine trois années plus tard.
Tensions accrues
Le coup de sonde du Pew Research Center ne fournit pas de pistes de solutions à savoir pourquoi la perception envers les phénomènes de discrimination contre des minorités culturelles spécifiques est toujours plus marquée selon l’appartenance politique.
Toutefois, il est possible de douter que les déclarations incendiaires du président Donald Trump et de nombreux membres de son administration ont pu contribuer à ce climat sociopolitique clivant.
De la qualification des migrants hispaniques comme des « envahisseurs » ou des membres d’une « marée humaine » contre laquelle il est nécessaire de déployer l’armée, en passant par « les bonnes personnes des deux côtés » présentes lors d’une manifestation antinazie à Charlottesville, au cours de laquelle un partisan de la droite identitaire blanche a mortellement fauché une manifestante, sans oublier le « Muslim Ban » des premiers mois de la présidence Trump, les deux dernières années ont regorgé de déclarations et de gestes renforçant l’idée que le chef de l’État américain fait preuve de racisme envers les minorités culturelles, minorités qui ne font de toute façon pas partie de sa base électorale.
Sans oublier, non plus, la multiplication des fusillades contre des groupes précis, y compris le massacre dans une synagogue de Pittsburgh, ou encore l’incendie récent de nombreuses églises fréquentées par la communauté noire.
Mur à la frontière mexicaine: pas question de céder, disent les Américains
Un commentaire
Pingback: Le prochain président américain sera quinquagénaire, ou ne sera point - pieuvre.ca