Bien que le Canada ait envoyé 53 millions de dollars pour venir en aide au peuple vénézuélien au moment où le président de l’Assemblée nationale Juan Guaidó s’est autoproclamé «président par intérim» le 23 janvier, le duel avec le président Nicolás Maduro demeure interminable. La candidature à la présidence du chanteur José Luis Rodríguez et la nomination d’Elliott Abrams au poste d’envoyé spécial par Washington transformeront-ils la lutte en combat extrême?
Le chanteur vénézuélien José Luis Rodríguez, surnommé «El Puma» (le couguar), a affirmé le 3 avril qu’il laisse la «porte ouverte» à une candidature aux prochaines élections présidentielles au Venezuela parce qu’il veut «collaborer à reconstruire» son pays, rapporte El Pais le 4 avril. «Je sens que les gens en ont assez des politiciens», a affirmé le chanteur de 76 ans lors d’une entrevue à une émission télévisée sur la chaîne espagnole de CNN. «Peut-être que nous avons besoin de quelqu’un de l’extérieur du monde politique, un entrepreneur qui sait mettre le pays de l’avant sur le plan économique et social», a insisté la vedette des années 1980.
Le chanteur a réapparu au concert bénéfice Venezuela Aid du 22 février parmi la trentaine d’artistes réunis par le multimillionnaire britannique Richard Branson, organisé par l’opposition vénézuélienne. Il vit en Floride et a reçu une double transplantation de poumons. À travers divers événements pour faire la promotion de sa prochaine tournée mondiale, il a tenu à participer au concert pour apporter son grain de sable à la cause. Au sujet de la situation de crise socioéconomique vécue dans son pays natal, le couguar a affirmé que «cette minuscule partie maligne et perverse va finir par payer pour ce qu’elle a fait».
Après une longue convalescence, José Luis Rodríguez occupera la scène de villes américaines, canadiennes, latinoaméricaines et européennes lors de sa tournée Agradecido (Reconnaissant) à compter du 11 mai.
En coulisses
Le 25 janvier, le secrétaire d’État américain Michael Pompeo a annoncé la nomination du néoconservateur Elliott Abrams au poste d’envoyé spécial au Venezuela ayant pour mission le renversement du président Nicolás Maduro.
À l’exception de Henry Kissinger et Richard «Dick» Cheney, peu de hauts fonctionnaires américains ont autant fait pour promouvoir la torture et les meurtres de masse au nom de la démocratie, lit-on dans le Monde diplomatique du mois de mars. Au début de sa carrière, M. Abrams contribue aux efforts pour convertir le Parti démocrate des années 1970 à l’interventionnisme guerrier. Sous la présidence de Ronald Reagan, il a joué un rôle dans le scandale de l’«Irangate» consistant à financer le soutien aux Contras, milices antisandinistes, au Nicaragua par des ventes d’armes secrètes à Téhéran.
L’extrême-droite latino-américaine aura rarement disposé d’un allié comme M. Abrams, même s’il s’agit du massacre de paysans innocents au Salvador, au Nicaragua, au Guatemala ou au Panama. Il sait toujours trouver un bouc émissaire pour masquer sa responsabilité: les journalistes, les militants pour la justice et les victimes, soutient le journaliste Eric Alterman.
2 commentaires
Pingback: Demandes d'asile: Ottawa fait disparaître la liste des "pays d'origine désignés" - pieuvre.ca
Pingback: La tête de Julian Assange pour 10,2 milliards d’euros - pieuvre.ca