Il existe une île qui, dans le Grand Nord canadien, a peut-être battu un record mondial: une augmentation des glissements de terrain de 6000% en 30 ans.
Les photos satellite de l’île Banks, située à l’ouest de l’Arctique canadien, révèlent en effet que le nombre de sols affaissés — et parfois transformés en lacs ou en marécages — est passé de 63 en 1984 à plus de 4000 en 2013. Selon deux chercheurs de l’Université d’Ottawa qui publiaient mardi dans Nature Communications, c’est un phénomène qu’on peut directement attribuer au réchauffement climatique : le sol qui, jusque-là, était gelé en permanence, s’affaisse lorsque la couche de glace qui le maintenait en position se met à fondre. Rien d’étonnant jusque-là, sauf qu’on n’avait pas vu venir ce phénomène à une telle vitesse.
Le peuple Inuvialuit, ou Inuit de l’ouest, rapporterait qu’il est plus difficile de se déplacer à travers l’île, et qu’il est déconseillé de boire à partir de plusieurs ruisseaux, tant ceux-ci sont envahis par la boue.
Il y a certes plusieurs années que des rapports en provenance de l’Arctique font état de sols qui dégèlent et ébranlent les routes et les bâtiments. Mais ce sont des récits du sud de l’Arctique, essentiellement sur le continent. L’île Banks, elle, est située encore plus au nord.