Dans les favelas du Brésil, le chef de cartel Gabriel Martin Lorea fait régner la terreur. Heureusement, Santiago Garcia (Oscar Isaac) s’est lié avec une employée de Lorea et l’utilise comme informatrice pour obtenir l’endroit où le chef criminel se terre avec ses millions. Pour faire tomber le narcotrafiquant, cependant, il aura besoin de ses vieux camarades, dans le cadre de Triple Frontier, un film d’action récemment lancé sur Netflix.
L’idée est assez simple: se rendre à la résidence du chef du cartel pendant que sa famille est absente, tuer le narcotrafiquant, s’emparer de son magot et fuir la région le plus rapidement possible. Plus facile à dire qu’à faire, cependant, puisque les obstacles se multiplieront sur la route de nos cinq gaillards. Gaillards qui, d’ailleurs, sont déjà plus ou moins difficiles à réunir.
Après avoir servi dans l’armée, voire peut-être les forces spéciales, la chose n’est jamais vraiment précisée, les cinq amis sont aujourd’hui des hommes dans la quarantaine, tous un peu vieux, fatigués, désillusionnés. Et pourtant, tous ont besoin de retrouver de cette adrénaline inhérente aux situations de combat. À l’image de The Hurt Locker, où le personnage principal s’avérait incapable de revenir à une vie normale aux États-Unis, nos justiciers d’un soir ont vraisemblablement vécu des traumatismes, et ne sont pas en mesure de véritablement passer à autre chose.
Cela est particulièrement vrai pour Miller (Charlie Hunnam, qui jouait entre autres dans Pacific Rim), qui compte tout et n’importe quoi, y compris les gens qu’il a tués. « Comment est ton sommeil? », lui demandera l’un de ses compagnons en cours de route. « Bien mieux que ce qu’il devrait être », répondra-t-il.
En fait, nos personnages marchent ici constamment sur le bord d’un précipice sans fond, à deux pas de la chute dans le néant. C’est d’ailleurs particulièrement le cas de Tom Davis, joué par Ben Affleck, qui donne d’abord pourtant l’impression d’être quelqu’un de rangé. Certes, son mariage est en lambeaux et il n’arrive pas à joindre les deux bouts, mais il est aussi celui qui exige le respect des règles, celui qui affirme que la mission doit s’en tenir à des paramètres stricts. Peut-être veut-il oublier les horreurs du passé?
Et pourtant, dès que les comparses trouvent l’argent du baron de la drogue, les principes sont instantanément oubliés. Avec des conséquences particulièrement dramatiques pour plusieurs compagnons de ce groupe d’infortune.
Au-delà de ces considérations morales et philosophiques, et en plus des magnifiques plans de la jungle brésilienne et de la cordillère des Andes, Triple Frontier n’a pas ce petit quelque chose qui en ferait un grand film. Les personnages principaux sont tous relativement ternes, leur histoire est banale – ou sous-développée, c’est selon –, et les enjeux ne sont pas suffisamment explicités pour que l’on s’intéresse réellement à l’intrigue. Bien sûr, il est intéressant de retrouver des acteurs connus et de les voir travailler ensemble, y compris Oscar Isaac, qui échappe ici aux diktats de Disney et de son rôle de Po Dameron dans Star Wars, mais Triple Frontier n’a hélas rien d’exceptionnel à mettre de l’avant.
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